Le dialogue pour la paix lancé le 23 juin dernier à Aru en Ituri entre groupes armés, autorités provinciales, chefs coutumiers et représentants communautaires, s’achemine vers sa clôture ce samedi 28 juin 2025.
Un tournant important a été franchi ce vendredi, avec la signature d’un protocole d’accord de paix par quatre de six groupes armés présents — FPIC, FRPI, CODECO et Tchini Ya Tuna — témoignant d’un engagement fort pour la stabilité dans cette province, meurtrie par des années de conflits.
Pourtant, cette avancée reste fragilisée : les groupes MAPI et Autodéfenses Zaïre ont quitté les négociations après l’attaque meurtrière attribuée à CODECO contre le site des déplacés de Djangi, qui a fait au moins dix morts parmi les civils. Dans le même temps, l’association culturelle Hema ENTE a également choisi de se retirer du processus. Ces départs illustrent la complexité et la volatilité du contexte sécuritaire en Ituri.
Les groupes signataires ont pris des engagements clairs : mettre un terme aux hostilités contre les civils et les forces de sécurité ; garantir la libre circulation des personnes et des biens sur tout le territoire provincial ; faciliter le retour des déplacés internes, ainsi que le rapatriement volontaire des réfugiés. Ils insistent aussi sur la décommunautarisation des conflits et la lutte contre toute forme de vengeance ciblée envers les femmes, filles et enfants.
L’accord prévoit également le rétablissement effectif des chefs traditionnels dans leurs fonctions pour assurer une gouvernance locale stable, la renonciation du port d’armes et d’uniformes militaires ou policiers par les groupes armés, ainsi que leur adhésion au Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS). La démobilisation des enfants soldats encore présents dans leurs rangs, constitue une priorité affirmée.
En outre, les signataires réaffirment leur soutien à la défense nationale et s’engagent à protéger les déplacés, tout en respectant strictement le Droit international humanitaire. Ils promettent aussi de combattre toute tentative de manipulation visant à déstabiliser la paix, en dénonçant activement les instigateurs des troubles.
Parallèlement, ils invitent les leaders communautaires à promouvoir le vivre-ensemble par une justice transitionnelle, qu’ils considèrent comme essentielle pour une paix durable en Ituri.
Cet accord symbolise une volonté manifeste de rompre avec le cycle infernal de violences qui endeuille cette région depuis longtemps. Cependant, la réussite réelle dépendra de la mise en œuvre concrète des engagements pris, et de l’adhésion effective au P-DDRCS. Les populations locales et autorités provinciales restent sur leurs gardes face aux immenses défis, qui jalonnent encore le chemin vers une paix durable en Ituri.
Notons que le dialogue d’ « ARU 2 » élargi aux groupes armés locaux, autorités provinciales, chefs coutumiers et les leaders communautaires a bénéficié de l’appui logistique et financier de la MONUSCO.
La Rédaction