Les trois militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo FARDC accusés dans le meurtre du chef de la cellule Kayitwikira, du quartier Kimbulu, commune Bulengera en ville de Butembo viennent d’être condamnés à la peine de mort. Le verdict est tombé ce samedi 23 décembre, au cours d’une audience en flagrance tenue à l’esplanade de l’hôtel de ville.
Les accusés devant la barre étaient tous trois poursuivis pour violation des consignes. Ce, pour avoir abandonné leur poste d’affectation, qui est la station locale de la Radio télévision nation congolaise (RTNC). Aussi, pour dissipation des munitions.
Cependant, l’un des trois militaires a été condamné pour meurtre. Cela, pour avoir tiré à bout portant sur sa victime Syaghuswa Kalemba Pacifique, l’après-midi du vendredi 22 décembre. Ce militaire devra également payer à la famille de la victime qui s’est constituée en partie civile, une somme d’un million de dollars américains, en franc congolais.
Contexte du meurtre
Ces trois militaires, après avoir quitté leur lieu d’affectation Butembo se sont rendus à Isale-Bulambo dans la chefferie des Bashu en territoire de Beni, sous prétexte de dire au revoir à leurs femmes, vu qu’ils devraient partir à Rutshuru, leur nouveau lieu d’affectation. En y revenant, ils s’étaient abrités de la pluie dans un garage de réparation des motos.
Ici, c’est une discussion qui a éclaté au niveau de Mutsanga, cellule Kayitwika entre les trois militaires et les taximen qui les transportaient depuis Isale. Le témoin que nous avons contacté sur place, note que « ces militaires voulaient ravir l’une des motos des taximen, avant notre intervention ».
Après la pluie, ces militaires qui « visiblement étaient en état d’ivresse », étaient partis en oubliant ainsi leur bagage contenant des munitions, effets militaires et autres biens. Le responsable du garage après avoir découvert leur bagage, a alerté le chef de cellule qui a à son tour, appelé un agent de service de sécurité qui l’a récupéré et déposé à l’état-major de la police.
En revenant, les militaires ont constaté que leurs effets ont été déplacés. En menaçant les garagistes, ce dernier voulait leur « donner le numéro de celui qui est parti avec leur malette. Il avait déjà laissé son numéro sur le mur de mon garage, pour que ces militaires l’appellent s’ils reviennent », indique Muhindo Vianney, responsable de ce garage. Ces éléments FARDC en colère, ont exigé ce dernier à leur conduire au domicile du chef.
Revenant avec lui au garage, ces militaires ont criblé le chef de la cellule Kayitwika, monsieur Syaghuswa Kalemba Pacifique des balles en plein après-midi du vendredi 22 décembre. Après leur forfait, ces militaires ont pris la direction du centre ville. Poursuivis par la population, ils ont crépité des coups de feu pour se frayer un passage.
Ce jour-là, les activités étaient ainsi perturbées au centre ville de Butembo. Des jeunes manifestants s’étaient dirigés à la mairie de Butembo, en marchant avec le corps de la victime. Ici, le maire policier avait promis de suivre de très près cette question, pour que justice soit faite. La soirée du 22 décembre, les boulevards de Butembo étaient barricadés par les manifestants. La victime laisse derrière elle sept enfants.
Glodi Mirembe