Le cœur industriel d’Ariwara, autrefois symbole de dynamisme économique à 45 kilomètres d’Aru-centre, bat aujourd’hui au rythme d’une crise sourde mais dévastatrice.
Depuis 2022, un triste bilan se dessine : quinze de vingt-cinq industries qui faisaient la fierté de la région, ont baissé le rideau. Ce coup de massue, dénoncé avec force par l’Association des tenanciers et fabricants du territoire d’Aru, trouve sa source dans un fléau insidieux : la concurrence déloyale orchestrée par des produits importés frauduleusement, principalement depuis l’Ouganda.
Quand l’illégalité brade l’avenir : la production locale sacrifiée sur l’autel de la fraude
Des produits de première nécessité comme le savon et l’eau, aux spécialités locales telles que le vin, le pain et les boissons alcoolisées, les industries d’Ariwara étaient le moteur de l’emploi pour la jeunesse locale, mais l’invasion de produits issus de filières illégales a littéralement étranglé ces entreprises.
Vendus à des prix dérisoires, ces articles frauduleux sapent la compétitivité de la production locale, rendant la survie des entreprises artisanales et industrielles, un combat quotidien. La conséquence est sans appel : plus de la moitié d’unités de production ont cessé leurs activités, laissant un vide économique et social béant.
L’impact humain : jeunesse désœuvrée, tissu social fragilisé
Au-delà des chiffres, c’est une réalité humaine dramatique qui se joue à Ariwara. La disparition d’emplois industriels jette une ombre sombre sur l’avenir des jeunes, les exposant dangereusement à la précarité, à la délinquance et à toutes les formes de dérives. Le tissu social, déjà fragile, se retrouve davantage érodé par cette spirale négative, créant un terreau fertile pour l’instabilité.
Un appel à la mobilisation : les entrepreneurs d’Ariwara réclament justice économique
Face à cette injustice flagrante, Samuel Nyabho Mugabhayo, figure de proue de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) locale et lui-même victime de cette hécatombe, lance un cri d’alarme retentissant aux plus hautes sphères de l’État. Il est urgent que le gouvernement provincial et national prenne en coeur la gravité de la situation, et agisse avec détermination pour défendre l’entrepreneuriat congolais.
« Nous demandons au gouvernement provincial et national d’accompagner ces entreprises qui ont fermé et qui continuent à fonctionner avec plusieurs difficultés, afin de comprendre leur situation », martèle M. Mugabhayo. Cet appel est un plaidoyer pour des mesures fortes : un soutien concret aux entreprises en détresse, mais surtout, le rétablissement de règles du jeu équitables. Il s’agit de redonner une chance à l’économie locale de respirer, de prospérer et surtout, de recréer des opportunités pour la jeunesse d’Ariwara, qui mérite un avenir décent.
La fermeture de ces industries n’est pas qu’un simple fait économique ; c’est une atteinte à la souveraineté économique du pays et un frein au développement. Il est impératif que des actions concrètes et immédiates soient engagées pour inverser cette tendance destructrice, et redonner espoir aux braves entrepreneurs et aux travailleurs d’Ariwara.
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La Rédaction