Le chef de l’État congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a pris la parole, mardi 20 septembre à la haute tribune de l’ONU, au cours de la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Le président congolais a choisi l’occasion pour faire entendre la voix du peuple congolais, en invitant les Nations-Unies, l’Union africaine, les communautés régionales africaines ainsi que les partenaires de la RDC de « ne plus se fier aux dénégations éhontée des autorités rwandaises », mais plutôt de contribuer au rétablissement de la sécurité au pays, à la construction d’une paix durable et à la création des conditions nécessaires à une coopération fructueuse dans la région des Grands-Lacs.
Cette déclaration du président congolais fait suite à une crise permanente qui prend de l’ampleur entre la RDC et le Rwanda, depuis la résurgence, de la rébellion du M23, dans la province du Nord-Kivu, à l’Est du pays.
Les autorités de Kinshasa accusent le Rwanda d’apporter un soutien en hommes et en matériels à ce mouvement rebelle qui occupe depuis plus de trois mois maintenant, plusieurs localités du territoire de Rutshuru. Cette version congolaise a été corroborée par des experts des Nations-Unies, qui ont publié, le 4 août dernier, un rapport d’au moins 131 pages, où ils affirment que le Rwanda a fourni des interventions militaires sur le sol congolais depuis novembre 2021.
Devant les pays membres de l’ONU, le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a exigé le retrait immédiat des rebelles du M23 des localités qu’ils occupent dans le territoire de Rutshuru, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles ainsi que la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste, conformément à l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda, convenue entre la RDC et le Rwanda, et des déclarations successives du Conseil de sécurité de l’ONU, du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, de la Communauté d’Afrique de l’Est, (CAE), et de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe, (SADC).
Le chef de l’État congolais a néanmoins préconisé le maintien de la pression sur le Rwanda et le mouvement du 23 mars, (M23), dont les dirigeants sont, sous sanctions de l’ONU, pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales, à leur égard.
Pendant ce temps, la Communauté de l’Afrique de l’Est, (CAE), attend déployé ses soldats sur le sol congolais, dans l’objectif d’appuyer les Forces armées congolaises dans la traque des armés dont le M23. Pour cette fin, un contingent de l’armée Burundaise est entrée au Sud-Kivu, une province de l’Est de la RDC, depuis le 15 août dernier.
Le 8 septembre dernier, le statut et les règles d’engagement de cette force régionale ont été signés à Kinshasa, successivement par le gouvernement congolais et le secrétariat général de la Communauté de l’Afrique de l’Est, d’une part, et, d’autre part, par les FARDC et le commandement de cette force.
Les troupes de la CAE vont intervenir en RDC où les forces régulières mènent des opérations conjointes avec l’armée ougandaise, l’UPDF. Les deux forces sont engagées dans la traque des rebelles des Forces démocratiques et alliés, (ADF), auteurs des massacres en répétition des civils, dans les territoires de Beni, Irumu et Mambasa, dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Ces opérations conjointes menées depuis le 30 novembre 2021, font face à des critiques sévères. Des acteurs socio-politiques de la région tout comme de la province estiment que la situation sécuritaire n’a toujours pas évolué dans cette partie du pays, en dépit de cette collaboration entre les deux armées.
Didy Vitava