La ville de Butembo en province du Nord-Kivu, a vécu un samedi agité. Durant toute la journée voire la soirée, des actes de violence couplés à des coups de balle ont émaillé la ville commerciale, en raison de doute sur une présumé présence des rebelles du Mouvement du 23 mars, M23 dans l’hôtel Believe.
À 10 heures locales, tout a tourné au vinaigre : des jeunes manifestants ont lancé des pierres dans les enceintes de l’hôtel Believe, détruisant ainsi des vivres de l’une des images rares, en raison des soupçons. Plus tard, c’est la résidence privée du propriétaire de l’hôtel, qui sera prise pour cible avant l’intervention des forces de l’ordre pour éviter le pire.
Des pneus ont été brûlés sur les artères principales et les activités socio-économiques réduites au néant : des portes des boutiques, magasins, stations services et des marchés contraintes de fermer.
Dans un message du lieutenant Reagan Mbuyi, alors porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo front Nord, l’armée dément une « quelconque présence » de son commandant dans la ville de Butembo.
Pour elle, ce sont des « informations montées de toute pièce par les ennemis de la paix sur les opérations militaires menées dans la partie Est ». L’armée indique que le Commandant front Nord se trouve sur les lignes, en train de « renforcer ses positions à Kirumba et consolider celles de Kaseye et Alimbongo ».
L’armée évoque des articles « mensongers et trompeurs », alors que la « ténacité et la bravoure » du Général-major Chico Tshitambwe ont permis aux FARDC de maintenir sous leur contrôle la cité stratégique de Kanyabayonga pendant près d’un mois face aux tentatives d’occupation menées par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, avant que l’armée ne décide d’un « repli stratégique » pour se réarmer et rearticuler ses forces pour une contre offensive.
Ce dimanche matin, la ville de Butembo respire une accalmie générale. Tous les endroits chauds et les épicentres des manifestations tournent normalement, malgré des craintes visibles sur l’évolution de la situation.
Guerschom Mohammed Vicci