Ouverture ce jeudi 20 octobre 2022, dans le district de Rubavu, dans la ville de Gisenyi au Rwanda, du Forum régional transfrontalier, un organe consultatif réunissant différentes parties prenantes, impliquées dans la gestion de la faune sauvage et le développement du tourisme au sein du paysage Grand Virunga, notamment la République Démocratique du Congo, l’Ouganda et le Rwanda. Les travaux de ce forum vont durer deux jours.
Selon le Dr Andrew Ggunga Seguya, secrétaire exécutif de la Gouvernance de collaboration transfrontalière dans le massif du Grand Virunga (GVTC), ce forum qui se tient tous les deux ans a pour objectif de renforcer la participation et la collaboration des parties prenantes dans le cadre de l´action coordonnée de conservation des ressources naturelles dans le paysage Grand Virunga.
« Cet organe de Gouvernance de la collaboration transfrontalière dans le massif du grand Virunga « GVTC » est reconnu dans le traité adopté à Kinshasa en octobre 2015. Il permet aux pays membres de la GVTC de renforcer la collaboration et leurs implications dans la conservation de la sous région. Les recommandations de ce forum serviront de fil conducteur pour la GVTC qui programme la réunion de son comité technique régional en fin octobre pour décider des actions à venir dans la région», a t-il fait savoir.
Prenant part à ce forum, Telesphore Ngoga, un analyste en conservation de la nature au sein de l´Agence rwandaise de développement (RDB) a salué les efforts des différents gestionnaires des parcs nationaux dans la région et dit reconnaitre la valeur de la gestion commune des ressources naturelles transfrontalières dans chaque entité. Il invite cependant les parties prenantes de tenir compte des intérêts des riverains pour élargir les différents projets de développement axés sur la protection de la biodiversité.
Pendant cet échange, le Dr Albert Sebagenzi, assistant technique à la Direction générale de l´Institut congolais pour la conservation de la nature, (ICCN) a décrié l´envahissement du parc national des Virunga par des groupes armés locaux et étrangers. Il a également déploré l’occupation illégale de certaines entités du PNVi par certaines populations riveraines. Malgré l’insécurité grandissante dans cet espace vert congolais, ce conservationniste rassure que la RDC via le Parc national des Virunga reste un atout du développement et du tourisme à travers la région.
La structure de gouvernance de la collaboration transfrontalière dans le massif du grand Virunga estime que malgré les conflits, au-delà des frontières, les activités de la conservation commune de la biodiversité dans le paysage du Grand Virunga doivent continuer tout en appelant aux organes intervenant dans ce secteur de privilégier les intérêts des communautés locales dans toutes initiatives entreprises dans leurs milieux respectifs.
Il sied de noter que le Greater Virunga transboundary collaboration regorge a son sein sept parcs nationaux et plusieurs réserves forestières en RDC, au Rwanda et en Ouganda, doublés d´un paysage doté de la plus grande riche et exceptionnelle biodiversité en Afrique ainsi que des sites touristiques importants. Ce paysage se butte à une densité démographique élevée dont 60% vivent en dessous du seuil de la pauvreté et dépendent fortement des ressources naturelles, en dépit du climat de conflit armé qui réduit les efforts de conservation dans la zone.
Tresor Wayitsomaya