Une fausse alerte révèle les tensions latentes chez les habitants. Des rumeurs infondées sur une possible attaque du groupe rebelle M23 ont provoqué une panique généralisée mercredi matin au sein des habitants du village de Muhanga, dans le territoire de Masisi. Selon des témoignages recueillis sur place, tout est parti de femmes empêchées d’aller aux champs par des combattants locaux, sans explication. De retour au village, elles ont propagé de fausses informations sur l’arrivée imminente des rebelles.
« C’était une fausse alerte, les rebelles ne sont pas entrés dans le village », a déclaré Emmanuel Iradukunda, un responsable local joint par téléphone. « Les femmes ont été bloquées sans raison alors qu’elles se rendaient aux champs. À leur retour, elles ont affirmé à tort que le M23 approchait, semant la panique ».
Bien que l’information ait été démentie après vérification, cet épisode révèle les tensions latentes au sein de la population, située à seulement une dizaine de kilomètres des positions rebelles. Depuis la reprise de contrôle de certaines localités par le M23, les villages de Muhanga, Kibarizo et Butale restent sous la protection de groupes d’autodéfense locaux.
« Nous vivons une période très critique avec la menace permanente des rebelles. Il suffit de la moindre rumeur liée à l’insécurité pour que la panique s’empare de la population », a expliqué M. Iradukunda. « Heureusement, cette fausse alerte n’a pas fait de dégâts, mais elle montre à quel point les gens sont sur le qui-vive ».
Les activités ont repris normalement dans l’après-midi à Muhanga, après la diffusion d’informations rassurantes. Mais cet épisode traduit la fébrilité des villageois face aux violences dans la région, et démontre le pouvoir déstabilisateur de fausses nouvelles dans ce contexte tendu. Une vigilance accrue s’impose pour éviter la propagation de rumeurs infondées aux conséquences potentiellement dramatiques.
La Rédaction