Au cours d’une visite privée rendue mardi 26 novembre dernier à Rabat Au Maroc de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, Bobi Ladawa, la veuve du Maréchal Mobutu, ancien président de l’ex Zaïre, a affirmé sa volonté de rentrer en RDC.
“J’avais dit à la Première ministre que je ne veux pas passer nuit à la belle étoile. Je ne veux ni être logée dans un hôtel, ni être accueillie dans la résidence d’un membre de ma famille. Dans mon propre pays, je ne peux jamais accepter d’être logée dans une chambre d’hôtel ! », avait indiqué l’ancienne Première dame du Roi Lions.
Ceci a conduit plus d’uns à considérer Bobi Ladawa sous un jour réducteur. Cependant, pour le kournaliste Litsani Choukran de Beto (ancien Politico.cd), cette lecture est injuste et méconnaît la profondeur du discours de Bobi Ladawa. Pour Litsani, la maison dont parle Bobila, n’est pas matérielle, mais une métaphore. Elle évoque en réalité, l’accueil qu’elle espère recevoir à son retour au Congo, après plus de deux décennies de son exil.
Ceci dit, Litsani Choukran précise qu’il s’agit de l’attachement que Bobi Ladawa a en la mémoire de son défunt époux car, elle lui avait déclaré lors d’un récent documentaire : “Je ne suis pas venue seule au Maroc. Comment pourrais-je rentrer et le laisser ici seul ?”, s’était interrogée Bobi Ladawa.
Ces mots résonnent encore, illustrant un combat bien plus grand que le sien : celui de la réhabilitation et de la préservation de l’héritage d’un homme qui a marqué l’histoire de la République démocratique du Congo.
Depuis bientôt trois décennies, la dépouille du Maréchal Mobutu Sese Seko repose à Rabat, loin de sa terre natale, et c’est cette réalité qui constitue le véritable enjeu du retour de Bobi Ladawa : La restauration de la mémoire de Mobutu. Ce retour que prépare Bobi Ladawa, va bien au-delà d’une maison qu’elle possède déjà à Kinshasa. Il s’agit d’un retour à une mémoire partagée, d’un devoir de reconnaissance envers un passé qui, pour beaucoup, demeure encore une plaie ouverte, ajoute le journaliste.
Pour Litsani Choukran, ceux qui réduisent ses paroles à une simple revendication matérielle, passent à côté de l’essentiel : l’exil n’est pas seulement géographique, il est aussi symbolique. Et tant que la dépouille de Mobutu restera à l’étranger, l’exil de Bobi Ladawa et de cette partie de notre histoire nationale perdurera. C’est une question de dignité, pour Bobi Ladawa, pour sa famille, et pour le Congo tout entier.
Marcus Akenda