Face aux organisations des manifestations populaires récurrentes pour décrier la guerre qui secoue la partie orientale de la République démocratique du Congo, Maître Muhindo Mulumbi propose de prendre une alternative séquencée à portée internationale.
Cet avocat du Barreau de Goma est parti du constat que les manifestations de chaque jour, sans pour autant s’aligner en contre, ont des incidences économiques graves, surtout dans des milieux comme le Nord-Kivu où la guerre a sensiblement réduit le pouvoir d’achat de plusieurs familles, désormais contraintes à vivre au taux du jour.
“Notre pays est constitué de plusieurs personnes déjà pauperisées par la guerre et dont le pouvoir d’achat est très bas. Plusieurs de nos compatriotes et moi-même vivons au taux du jour. Bref, si on se met à étudier combien nous perdons en zéro point dollars ou euro, c’est malheureusement en termes des milliards.”, pense l’avocat.
Maître Muhindo Mulumbi installe alors le souci de songer à une autre alternative pour ne pas pénaliser tout le monde. Il instaure le vœu de pouvoir prendre dix (10) minutes par jour d’arrêt de toutes les activités afin d’exprimer le ras-le-bol. Celui-ci place ces dix minutes en deux séquences dont cinq (5) minutes à 9 heure et d’autres à 14 heure.
“Si pendant 5 minutes, on arrête brusquement la circulation sur la route, les services aéroportuaires et portuaires et des banques, un européen, un asiatique qui voulait en bénéficier, pendant ce temps, ira raconter aux siens le chagrin qu’il a eu des méfaits de la guerre en l’Est de la RDC. Retarder, pendant 5 minutes de 9h et de 14h, le service au guichet d’une banque, c’est un message fort qui a l’incidence sur les transactions financières nationales et internationales des ONGs et de l’aide au développement.”, renchérit-il.
L’avocat du Barreau de Goma estime que ce “petit geste” répété quotidiennement aura un impact international, car selon lui, cela va toucher toutes les échelles du domaine de la vie jusqu’à contraindre, même les complices de cette guerre, à être bloqués à un certain moment dans l’approvisionnement et ainsi revenir à la raison.
Guerschom Mohammed Vicci