Les provinces du Nord et du Sud-Kivu sont secouées depuis le début de cette année, par une série d’affrontements, qui opposent les Forces armées de la République démocratique du Congo et les resistants Wazalendo aux rebelles du M23-AFC, soutenus par le Rwanda.
Ces hostilités n’épargnent malheureusement pas les structures de santé de la région. Dans son communiqué, Médecins sans frontières (MSF) rapporte qu’une incursion d’une vingtaine de rebelles du M23-AFC dans les enceintes de l’hôpital Kyeshero s’est soldée par la mort d’une personne au sein même de la structure sanitaire.
L’organisation renseigne que la présence de ces rebelles s’explique par la recherche des personnes ayant trouvé refuge au sein de cet hôpital, et qui traînent le pas de retourner dans leurs entités depuis plusieurs semaines.
« Au cours de cette opération, les équipes de MSF, qui appuient l’Unité nutritionnelle de traitement intensif (UNTI) de cette structure privée liée au ministère de la Santé, ont été témoins de tirs provenant de ces hommes en armes. Une personne a été tuée, trois autres blessées », lit-on dans ce document, qui souligne également que « Deux membres du personnel de l’hôpital ont été violemment frappés ».
Médecins sans frontières condamne avec « la plus grande fermeté » la violation flagrante de cet espace, « censé demeurer en tout temps un lieu sûr, en une zone dangereuse où une personne a été tuée », loin de l’usage de la force et des armes.
Au cours de cette intrusion, MSF précise que les tirs ont tant semé la panique que perturbé les services médicaux à l’Hôpital de Kyeshero, et une balle qui a franchi la fenêtre, a fini sa course dans le matelas d’un patient. « Ces événements sont inacceptables et ne doivent en aucun cas se répéter, ni à Goma ni ailleurs”, insiste Margot Grelet, coordinatrice des urgences pour MSF à Goma et au Nord-Kivu.
Depuis début 2025, les équipes de MSF se sont retrouvées confrontées à une quinzaine d’incidents violents, qui ont touché des structures et hopitaux où l’organisation apporte son soutien. Le pire cas est celui du 20 février dernier à l’hôpital général de Masisi-centre, qui avait conduit à la mort de Jerry Muhindo Kavali, employé de MSF, décédé de ses blessures deux jours plus tard.
Médecins sans frontières s’inquiète de plus en plus de cette augmentation alarmante de niveau de violences qui touchent directement les structures sanitaires et les travailleurs de la santé, mettant en péril la vie des patients et du personnel médical dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Bien que réiterant son engagement à fournir des soins médicaux aux côtés des services de santé locaux dans les provinces affectées par le conflit, l’organisation rappelle néanmoins que les acteurs humanitaires ne peuvent travailler au péril de leurs vies.
Guerschom Mohammed Vicci