Après qu’une vidéo où on le voit parler devant certains « investisseurs », Vidiye Tshimanga Tshipanda, alors Conseiller Spécial stratégique du chef de l’État congolais Félix-Antoine Tshisekedi, a finalement démissionné de son poste ce vendredi 16 septembre 2022.
Dans une correspondance adressée à l’autorité suprême de la République démocratique du Congo, Vidiye Tshimanga se dit contraint de présenter sa démission pour faire face au scandale qu’a suscité un article.
« Suite au scandale suscité par l’article orienté à l’OCCRP, daté de ce jeudi 15 septembre 2022, je me vois dans l’obligation éthique de vous présenter ma démission de la fonction de Conseiller Spécial du chef de l’État », lit-on dans ce document.
Il justifie sa démission par le souci d’apporter une lumière au scandale qui le lie. Cet ancien conseiller parle de montage des gens de mauvaise foi et affirme detenir un enregistrement qui va dans le sens contraire des déclarations présentées qui, selon lui, sortent du contexte.
« Ceci, aussi, afin de faire la lumière sur les commanditaires de ce montage grossier, dont nous detenons un enregistrement qui contredit le sens qu’ils ont vu donner à mes propos sortis de leur contexte », poursuit-il.
Celui-ci indique, dans ce document, avoir œuvré dans la défense de la vision de l’actuel chef de l’État qui a donné un autre ton dans la lutte contre la corruption et d’autres antivaleurs qui ont secoué le pays depuis plusieurs années.
En effet, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux depuis jeudi, Vidiye Tshimanga parle de certains avantages qu’il obtient du chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi et l’influence qu’il a sur ce dernier.
« Si je demande au président quelque chose, il donne. Moi, c’est le président. Le président ne fait pas d’affaires directement », peut-on écouter dans cette vidéo.
Ces images prennent des allures des corruptions et un caractère affairiste quand Tshimanga Tshipanda explique comment se passe certains dossiers des entreprises.
« Si nous faisons des affaires ensemble, je prendrai mon pourcentage de l’investissement et je gagnerai de l’argent. La société ne sera pas à mon nom, car je suis un politically exposed person (…). Nous avons des trusts qui sont sur l’île Maurice, nous avons différentes façons de le faire mais, généralement, nous mettons les noms des personnes que nous contrôlons dans le pays. Mais c’est nous qui dirigeons. Je suis toujours derrière », dit-il dans la vidéo.
Pour faire face à ces soupçons de corruption, le cabinet du président Tshisekedi brandit les initiatives de l’actuel chef de l’État qui nuisent à ce mal devenu congolais.
« La création de l’Agence nationale de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), la réhabilitation de l’Inspection Générale des Finances (IGF), la redynamisation de la Cour des comptes ainsi que le processus de digitalisation de l’administration publique en sont les preuves tangibles », se trouve inscrit dans un communiqué de la cellule de communication de la Présidence.
Ce document de la Présidence va plus loin en menaçant d’attaquer, devant les instances, toute personne qui tentera d’aller à l’encontre de la volonté du chef de l’État. Ce qui présage des poursuites judiciaires pour l’ancien conseiller spécial.
« Toute personne, y compris au sein du Cabinet du Président de la République, dont le comportement avéré aura enfreint la loi, la déontologie de sa fonction ou le règlement d’ordre intérieur du Cabinet présidentiel, subira la rigueur de leurs effets », précise le communiqué.
Les dernières informations à notre possession renseignent que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a bel et bien pris acte du départ de son conseiller spécial stratégique.
Guerschom Mohammed Vicci