Cette semaine sera agitée en ce qui concerne le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo, où le Rwanda est accusé de soutenir la rébellion du M23-AFC qui occupe un vaste pan du territoire, notamment dans les provinces du Nord et Sud-Kivu dont les deux capitales provinces depuis fin janvier et mi-février.
Vendredi, les ministres des Affaires étrangères de la RDC représentée par Thérèse Kayikwamba Wagner et du Rwanda, Olivier Nduhungirehe ont signé à Washington aux États-Unis d’Amérique sous l’égide du Secrétaire d’État américain Marco Rubio, une « Déclaration de principes », centrée sur six axes majeurs, sujet des préoccupations.
Parmi ces points, reconnaissance mutuelle de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ; prise en compte des préoccupations sécuritaires ; promotion de l’intégration économique régionale ; facilitation du retour des personnes déplacées ; soutien à la MONUSCO et l’élaboration d’un accord de paix.
Cet accord de paix devra être présenté le vendredi 02 mai prochain, date fatidique pour le conflit dans l’Est de la RDC, marquant normalement la fin du soutien de Kigali à la rébellion armée du M23-AFC, qui se trouve en discussion avec le Gouvernement Congolais à Doha au Qatar. Ici, pour une première, les deux délégations ont affirmé mercredi au travers un communiqué séparément conjoint, leur volonté de travailler sur une trêve qui conduira à un cessez-le-feu immédiat.
Réactions après signature de la déclaration de principes
Pour la porte-parole du Gouvernement rwandais, Yolande Makolo, cette signature est l’une des voies importantes pour une résolution pacifique et durable de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
« Il n’y a pas de raccourcis, et toutes les parties devront faire le travail difficile pour y parvenir. Le Rwanda attend avec intérêt l’accord de paix global, qui couvrira toutes les questions importantes, y compris les initiatives en matière de sécurité, de gouvernance et d’intégration économique régional », a réagi la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo.
La Monusco salue cet accord. La mission soutient l’engagement des deux parties en ce qui touche à la protection des civils, et la mise en oeuvre de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies.
« La signature de cette déclaration traduit une volonté de consolider les avancées obtenues grâce aux efforts antérieurs et d’ouvrir la voie à un renforcement de la coopération », a écrit la Monusco dans un communiqué, paru samedi dernier.
Bruno Lemarquis, Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies en RDC et chef par intérim de la Monusco voit en cette signature de la déclaration, une avancée majeure en faveur de la paix et de la stabilité dans cette région troublée par des décennies de guerre et de violences.
« La Monusco salue également la décision des deux pays à lutter conjointement contre la prolifération des groupes armés non étatiques », et plus loin, elle encourage des efforts mis en contribution « visant à désamorcer les tensions et à renforcer la stabilité dans la région ».
Qatar fixe son attention sur le caractère du respect mutuel de la souveraineté et l’engagement pris par les deux parties à résoudre ce conflit par des moyens pacifiques et négociés, lesquels constitue une avancée « positive » et « importante » dans le sens de la paix et de la stabilité dans la sous-région de Grands lacs.
Doha a exprimé sa reconnaissance aux États-Unis d’Amérique pour ses démarches, rentrant dans le sens des initiatives internationales visant le rétablissement de la sécurité et de la stabilité, en complément à d’autres efforts fournis tant au niveau sous-régional qu’international.
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