Le Conseil supérieur de la défense a décidé de l’expulsion de l’ambassadeur plénipotentiaire du Rwanda suite à l’appui avéré de son pays aux rebelles du M23 qui occupent plusieurs entités du territoire de Rutshuru en province du Nord-Kivu.
Ceci ressort de la réunion dudit Conseil, le samedi 29 octobre 2022, présidé par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi à Kinshasa.
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, renseigne que cette réunion élargie du Conseil avait pour but de faire le point sur la situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu marquée par l’occupation de certaines localités par le M23 appuyé par les Forces de défense rwandaises (RDF).
Le porte-parole du gouvernement indique que les drones du Centre conjoint des opérations ont enregistré une arrivée en cascade des troupes rwandaises en appui aux rebelles afin de concrétiser une attaque générale contre les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo.
Face à l’appui de Kigali aux rebelles dans une guerre qui menace les accords et qui est à la base d’un déplacement massif des populations, Kinshasa décide de l’expulsion de l’ambassadeur rwandais de son territoire aux côtés d’autres mesures prises pour gérer la situation sur terrain.
« Au regard des faits qui précèdent, le Conseil supérieur de la défense demande au gouvernement d’expulser, dans les 48 heures suivant sa notification, Monsieur Vincent Karega, ambassadeur plénipotentiaire du Rwanda en poste en République Démocratique du Congo et ce, en raison, d’une part, de la persistance de son pays à agresser la RDC et à appuyer le mouvement terroriste du M23 qu’il instrumentalise à cette fin et, d’autre part, du mépris teinté d’arrogance des autorités rwandaises vis-à-vis tant du processus de Nairobi et de Luanda que des recommandations de la communauté internationale plus précisément des Nations-Unies, de l’Union Africaine, de la Communauté de l’Afrique de l’Est, de la SADC et des partenaires multilatéraux », s’indigne ledit Conseil.
Le Conseil décide également de prendre de mesures supplémentaires et conséquentes afin de restreindre l’accès sur le territoire congolais à l’encontre du Rwanda.
Aux côtés de cette mesure, le Conseil supérieur de la défense exige la cession des activités terroristes dudit mouvement couplées aux appuis qu’il reçoit de l’extérieur. À cette exigence se lie la demande du gouvernement de voir son retrait « sans délai ni condition » des entités qu’il occupe.
Le Conseil a également décidé du déploiement urgent d’une mission d’assistance humanitaire pour porter une aide aux personnes déplacées à cause de ces affrontements et surtout d’accroître la force de frappe des FARDC face à cette agression.
Guerschom Mohammed Vicci