Face aux manifestations anti-MONUSCO qui ont émaillé la partie Est de la République Démocratique du Congo, notamment les provinces du Nord et Sud-Kivu, l’évêque du diocèse catholique d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu a soulevé des multiples interrogations. La MONUSCO, un arbre qui cache la forêt ? s’est-il énoncé son propos en appelant la population au calme.
En effet, des populations des villes de Goma, Butembo et Beni au Nord-Kivu ainsi que celles d’Uvira au Sud-Kivu ont manifesté entre lundi 25 et mercredi 27 juillet 2022 pour exiger le départ de la MONUSCO. Elles reprochent à cette mission la passivité face à l’insécurité grandissante dans la région. Pour elles, l’insécurité et autres exactions perdurent en dépit de cette présence des soldats de la paix.
Lors de ces différentes manifestations, des civils, une vingtaine, sont tombés sous les balles de la MONUSCO à coté de plusieurs autres blessés confient des sources concordantes. Et pour l’évêque d’Uvira, il est inacceptable que ceux qui sont sensés assurer la sécurité des personnes leur tirent dessus. Bien que cela ait été fait par légitime défense ou par prémédication, ces actes donnent vie aux multiples demandes de révision de tout le système des nations unies en partant des faits de guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Pour Monseigneur Sébastien Muyengo Mulombe, il serait temps qu’une évaluation profonde soit faite de la situation sécuritaire toujours délétère dans la partie Est du pays, notamment au Nord-Kivu où une partie du territoire national, la cité frontalière de Bunagana reste occupée par la rébellion du M23 depuis le 13 juin dernier.
Ce prélat catholique pense que cette évaluation ne pourra non seulement concernée la mission des casques bleus, mais aussi et surtout celle des FARDC, premiers responsables de la sécurité des populations congolaises.
« L’heure nous semble-t-il a sonné pour qu’on évalue les choses objectivement car il n’y a pas que la MONUSCO qui est appelée à nous sécuriser, il y a avant tout les FARDC sous la responsabilité de leur commandant suprême qui est le président de la République » a-t-il expliqué.
Comme plusieurs autres acteurs sociopolitiques du pays, l’évêque du diocèse catholique d’Uvira est aussi revenu sur la nécessité de la refondation de l’armée régulière guettée par une infiltration totale. « Que peut-on attendre d’une armée truffée d’éléments étrangers, la plupart d’origine des pays que nous accusons qu’ils nous font la guerre » s’interroge-t-il.
Alors que la RDC attend le déploiement sur le sol, des troupes de la communauté de l’Afrique de l’Est EAC, Monseigneur Sébastien Muyengo Mulombe se montre moins rassuré que cette force régionale, composée par des troupes des pays accusés d’être complices aux malheurs du congolais soit celle qui ramène la paix au pays. « Comment peut-on croire que ceux-là mêmes qui nous font la guerre peuvent nous sécuriser ? ».
A ce stade, l’évêque d’Uvira recommande un examen minutieux des conditions de vie des forces congolaises qui combattent les ennemis de la République sur différentes lignes de front. « Faudrait-il encore considérer les conditions dans lesquelles nos troupes se déploient au front, sont elles suffisamment nourries, équipées et habillées par rapport aux intempéries ? ».
Depuis ce jeudi 28 juillet, les activités socioéconomiques se sont effectivement déroulées en ville de Goma après d’intenses manifestations populaires. Entre-temps à Butembo (Nord-Kivu) tout comme à Uvira (Sud-Kivu), la tension ne semble pas totalement contenue. Des groupes associatifs ainsi que d’autres composantes de la société civile ne jurent que par le départ de la MONUSCO.
C’est ainsi ce pasteur demande à la jeunesse de ce diocèse ainsi que de la province voisine du Nord-Kivu à emprunter des voies pacifiques dans ses démarches visant le retour de la paix et la sécurité tout en faisant preuve de respect à l’égard des personnes ainsi que des biens et en évitant toute forme de manipulation politicienne.
La Rédaction