Il y a deux ans jour pour jour, une société d’épargne et de crédit avait vu le jour dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo, dont Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Cette société dit ”OTTO” sensibilisa toutes les couches sociales à investir leurs argents, afin de gagner la vie dans quelques jours. Des intellectuels comme des analphabètes adhérèrent et sensibilisèrent d’autres à leur emboîter le pas, estimant que c’était une façon de quitter la pauvreté.
À Goma, des animateurs radio, télévisions et comédiens avaient été utilisés pour faire la publicité de ”OTTO”. Ceux-ci recevaient de bons salaires, afin qu’ils prennent courage de mobiliser toute la ville à épargner chez ”OTTO”
Des intéressés commençaient à gagner dans un premier temps, peu avant que OTTO ne disparaisse avec toutes les sommes épargnées. Visiblement, une entreprise venue pour arnaquer les pauvres congolais en détresse.
Le jour-là, les lits des hôpitaux étaient pleins de malades ayant piqué une crise, après qu’ils ont été saisis de la disparition brusque de l’entreprise ”OTTO”, alors qu’ils avaient épargné des sommes colossales.
Des étudiants et des élèves en pleurs
Dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, plusieurs étudiants et élèves avaient fondu en larmes, manquant des explications à fournir à leurs parents, après qu’ils avaient décidé d’épargner chez OTTO, leurs frais académiques et scolaires, pensant surprendre leurs parents vu la ferme conviction qu’ils avaient vis-à-vis de l’entreprise, mais un rêve brisé.
Des victimes ne veulent plus entendre le mot “OTTO” dans leurs oreilles : ”Je n’oublierai jamais ce que OTTO m’a fait. Mes parents m’avaient demandé d’abandonner les études, puisque j’avais joué avec mes frais académiques”, indique un étudiant de l’Université de Goma, qui avait hypothéqué ses frais académiques.
OTTO n’a épargné personne
Des riches voulant s’enrichir davantage, avaient quant à eux, fait confiance à l’entreprise ”OTTO”, avant de se faire arnaquer. Si certains prenaient des dettes auprès des cambistes rien que pour épargner chez OTTO, d’autres par contre, avaient vu leurs entreprises privées fermées des portes, en manque de liquidité après le départ de OTTO.
”Si seulement je savais, je n’allais pas faire confiance à ces arnaqueurs. J’étais emprisonné par quelqu’un qui me donnait des crédits, mais Dieu est grand. J’ai déjà tout réglé. C’était une période difficile pour moi mais que j’ai réussi à me relever”, se souvient l’une des victimes.
Quid de la suite de OTTO ?
Deux ans après, des victimes attendent le retour de OTTO dans l’espoir de récupérer leurs argents mais jusqu’aujourd’hui (10 mai 2024), aucun signe ne montre un quelconque revirement de la situation.
Le gouvernement congolais, tentait à son tour de démanteler les principaux auteurs de cette arnaque mais depuis lors, aucune solution n’a été trouvée.
Yannick Warangasi, à Goma