Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi avait en date du 6 mai 2021, décrété l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, de suite de la persistance de l’insécurité grandissante, qui caractérise la partie orientale de la République démocratique du Congo.
L’autorité suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo et de la Police nationale congolaise avait ainsi changé la gouvernance civile à la gouvernance militaire, tout en estimant que cette décision allait faire taire les armes dans les deux provinces.
Depuis lors, plusieurs couches sociales ne cessent de critiquer la mesure de l’état de siège, la traitant d’improductive, se contentant des points négatifs en oubliant les avancées significatives dans la traque des miliciens, conformément à la mission qui lui avait été confiée par le Président de la République.
Ce que réellement certains ignorent quant au bilan de l’état de siège
Dès leurs prises de fonction, les animateurs de l’état de siège avaient annoncé la récupération de centaines de villages des mains des groupes armés dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, quelques semaines seulement après que l’état de siège a été décrété. Plusieurs effets militaires dont les armes, avaient aussi été récupérés des mains des miliciens.
Certaines analyses laissent entendre également que grâce à la mesure exceptionnelle de l’état de siège, le taux de vente des armes aux groupes armés locaux a diminué.
Pourquoi l’état de siège n’a pas répondu à 100% aux attentes de la population ?
Quelques mois après l’instauration de l’état de siège, la situation sécuritaire s’est empirée notamment avec la résurgence du Mouvement terroriste M23, appuyé par le Rwanda et qui a comme objectif, de destabiliser l’Est de la République démocratique du Congo.
Les terroristes se sont ainsi emparés de plusieurs agglomérations stratégiques de la province du Nord-Kivu dont la cité de Bunagana, une façon pour le Rwanda de passer outre tous les efforts fournis par le chef de l’État, pour le rétablissement de la paix au Nord-Kivu et en Ituri.
Suite à cette agression, des congolais se sont réunis à seul homme, afin de mettre en déroute l’agresseur de leur pays. Des groupes armés locaux qui avaient jadis déposé les armes grâce à l’état de siège, ont décidé de les reprendre pour combattre les terroristes du M23 aux côtés des FARDC, dans le souci de récupérer des entités, conquises par l’ennemi commun (Rwanda).
Cette situation a occasionné des déplacements massifs des populations civiles, poussant ainsi certaines couches sociales à critiquer davantage l’état de siège. Avec l’agression rwandaise, faut-il toujours lever, maintenir ou encore requalifier la mesure de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ?
Yannick warangasi