Avec les affrontements qui reprennent du jour au lendemain entre les rebelles du M23 et les FARDC, le mécanisme régional semble au bout de ses efforts et assiste impuissamment aux événements.
D’après le mini-sommet de Luanda, un cessez-le-feu devrait être observé depuis le 25 novembre et le M23 devrait rejoindre Sabinyo au plus tard le 27 novembre dernier. Pourtant, depuis tout ce temps, un cessez-le-feu n’ait jamais observé et les rebelles du M23 soutenus en hommes et en munitions par le Rwanda maintiennent toutes leurs positions.
Entre-temps, la « Force régionale » de la Communauté de l’Afrique de l’Est, (EAC), déployée en RDC pour traquer les groupes armés locaux et étrangers demeure observatrice des scénarios d’insécurité, faisant de nombreuses victimes au sein des populations civiles. D’aucuns voient en cette force, une deuxième mission d’observation déployée dans l’Est de la RDC.
Et jusque-là, cette force de l’EAC ne se résume qu’à quelques troupes kényanes et burundaises arrivées en vague. Les troupes d’autres pays dont l’Ouganda, pays voisin qui devraient rejoindre la ville de Goma semblent avant tout observer le jeu. Le déploiement des soldats ougandais sur le sol congolais dans le cadre de cette force régionale ne fait pas néanmoins de l’unanimité au sein de la classe sociopolitique congolaise. Que ça à tort ou à raison, les forces vives accusent cette armée de comploter avec le Rwanda, dans la guerre d’agression qu’il impose à la République Démocratique du Congo, à travers la rébellion du M23.
Pendant ce temps, sur terrain, tout semble se déroule au vœu des rebelles, (M23). D’un côté, ils annoncent vouloir quitter les territoires qu’ils occupent pour rejoindre leur base de Sabinyo, de l’autre, ils attaquent les positions de l’armée loyaliste le jour où ils se réveillent dans un esprit de combattre. Aucune condamnation de leurs exactions, non plus les appels à la cessation des hostilités lancés de tout horizon, ne poussent aucunement ces rebelles à se désengager des lignes de front.
Lors de la récente rencontre de Kibumba, en territoire de Nyiragongo, (Nord-Kivu), les FARDC annonçaient que les rebelles voulaient se rassurer qu’ils ne seraient pas attaqués pendant leur départ des zones qu’ils maintiennent sous leur contrôle. Depuis lors, aucun mouvement de retrait de ces rebelles n’est signalé.
Depuis l’expiration de l’ultimatum leur accordé par le mini-sommet de Luanda, aucune voix ne s’est plus levée pour expliquer ce qui se passe sur terrain, et, non plus pour parler de ce que serait la prochaine étape pour contraindre le M23 à replier jusque Sabinyo, comme convenu au sein de cette assise, intervenue le 23 novembre dernier.
Le fait pour les rebelles de se maintenir dans leurs positions en violation des résolutions contraignantes du Mini-sommet de Luanda serait-il une conséquence logique de l’absence d’un cadre de suivi de l’application des résolutions prise par la Communauté de l’Afrique de l’Est, (EAC), soutenue dans la médiation par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, (CIRGL), dans le processus de rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC ? Ou alors, cette résistance des rebelles serait-elle l’une des retombées de leur absence à toutes les assises convoquées dans le but de mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est du pays, impliquant ainsi leur activisme, bien que des officiels congolais estimaient dans la foulée que le Rwanda, était le représentant valable du M23 au cours de tous les pourparlers ? Plus encore, qu’est ce qui empêchent les forces de l’EAC à faire usage de la force comme convenu pour contraindre le M23 à respecter les résolutions prises par cette organisation Sous-régionale ?
Wait and see ! À suivre…
Guerschom Mohammed Vicci