Le Directeur général des Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV) a rassuré les victimes de différents affres de guerre sur les premières reparations avant la fin de l’année 2023.
Cette assurance a été donnée ce mercredi 6 septembre en ville de Goma, lors de la rencontre avec ces victimes. Lucien Lundula circonscrit ces échanges dans la rencontre avec les véritables problèmes.
« Nous avons échangé sur les actions prioritaires qu’il nous faudra poser ici à Goma ou du moins dans le Nord-Kivu. En tout cas, ça été des échanges fructueux », explique le DG Lucien Lundula, en mettant un point éloquent sur la rentrée scolaire. « Il y a beaucoup d’enfants qu’il nous faut absolument remettre dans le banc de l’école. »
Des témoignages poignants ont ainsi défilé devant Lucien Lundula. Et parmi cette multitude, celui de Murandia Claude, victime des massacres du 7 janvier 2016 à Miriki. Celui-ci se remémore l’incursion de FDLR dans son abri, autour de 2 heures du matin. À la recherche du père qui n’y était pas, Murandia Claude a visiblement tout perdu. De sa mère à sa tante maternelle enceinte, jusqu’à la perte de ses trois (3) frères.
« Cette nuit-là, ces FDLR ont encerclé notre maison. Nous y étions à 8 avec ma mère et ma tante maternelle ainsi que 4 de mes frères. Ils étaient à la recherche de papa et nous avons répondu qu’il n’était pas là. Ils ont blessé maman à la tête avant de tirer sur elle. Ma tante enceinte se voit séparée de son foetus de 7 mois par une machette, avant de l’abattre et nous tous, nous étions d’abord découpés en machettes et 3 de mes frères sont morts », raconte ce jeune victime dans un ton saignant et triste, devant d’autres victimes et la direction de FONAREV toute émue.
Des victimes ont sûrement de nombreux besoins qui méritent des accompagnement à divers niveaux. « Nous allons faire en sorte que dans les mois qui viennent en tout cas, prendre en compte les priorités », ces réalisations ne peuvent se faire qu’avec l’association des victimes, chose que comprend très bien le Directeur général de FONAREV. « Rien ne se fera sans les victimes. Ils ont exprimé un certain nombre de besoins et nous, nous allons évolué en fonction de nos moyens financiers ».
Kanyerene Tsongo, survivante des violences sexuelles et représentante de toutes les victimes du Nord-Kivu s’est montrée rassurée du fait « qu’il y aura une représentativité des victimes et survivantes des violences sexuelles et de guerre dans la prise de décision ».
Des recommandations ont alors été émises, « le rétablissement de la paix, la garantie de non-répétition, la justice, une réparation collective et individuelle, une mémoire collective (musée, Ndlr), la prise en charge de tous les enfants issus des violences sexuelles et la création des centres de récupération pour tous ceux qui ont dépassé l’âge de scolarité ».
Cette étape de Goma intervient après celle de Bunia en province de l’Ituri. FONAREV est une partie intégrante de la justice transitionnelle, une sorte de réparation de toutes les erreurs du passé, causées de suite à l’incapacité de l’État de protéger sa population.
Guerschom Mohammed Vicci