Les prochains jours risquent de devenir encore plus sombres pour le territoire de Walikale dans le Nord-Kivu (RDC). Les troubles sécuritaires mettent en mal les activités de Médecins sans frontières (MSF), qui se voit dans l’incapacité de fournir des médicaments essentiels aux populations.
Depuis le 17 janvier dernier, l’organisation humanitaire médicale a effectué sa dernière livraison aérienne dans cette zone enclavée. Le territoire de Walikale n’a pas jusqu’à ce 21e siècle, un accès par route et les voies aériennes sont depuis lors coupées, renforçant les défis logistiques avec en ligne de mire, la difficulté d’achéminer de l’aide humanitaire.

Natalia Torrent, responsable des programmes de MSF au Nord-Kivu prévient que d’ici deux semaines, les équipes de Médecins sans frontières feront face à des pénuries « critiques » des médicaments essentiels avec comme premier défi, « l’incapacité à fournir une assistance médicale urgente ».
Déjà, le personnel de MSF et les populations civiles se retrouvent piégés dans la région. Depuis l’intensification des combats entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23-AFC dans cette partie du Nord-Kivu, les équipes de Médecins sans frontières ont été contraintes de suspendre momentanément leurs activités, bien que la situation n’ait pas cessé de se détériorer.
Les bases de Médecins sans frontières dans la région ne sont pas épargnées du danger. Dans son communiqué, l’organisation rapporte qu’il y a deux semaines, sa base logistique a été touchée par un tir croisé, affectant ses structures et ses véhicules. D’autres explosions ont été signalées près de l’Hôpital général de Walikale, où MSF apporte un soutien médical au Ministère de la santé.
Depuis 15 ans, MSF soutient l’hôpital de Walikale en collaboration avec le Ministère de la Santé, en terme de prise en charge des services de maternité, pédiatrie et néonatologie. Une aide est également fournie en terme de santé mentale aux victimes de violences sexuelles et sexistes.
Plus de 7000 personnes se sont réfugiées depuis le début des combats, à l’hôpital général de Walikale, dans une région gravement affectée par une crise humanitaire qui a considérablement eu des conséquences fâcheuses sur l’accès aux soins de santé.
Guerschom Mohammed Vicci