La dissolution du Fonds social de la République démocratique du Congo a entraîné la suspension de nombreux projets de développement dans la région de Beni, plongeant les populations dans une crise profonde. C’est le cri d’alarme lancé par le député provincial Mufunza Bayengo dans une lettre adressée au président Félix Tshisekedi.
Promulguée le 4 mai dernier, l’ordonnance présidentielle dissout le Fonds social, principal organe de financement du développement local dans les provinces. Une décision lourde de conséquences pour la région de Beni, où de nombreux projets structurants ont été brusquement interrompus.
Selon le député Bayengo, ce sont pas moins de 7800 emplois directs qui ont été supprimés du jour au lendemain, affectant dramatiquement des milliers de familles déjà vulnérables. Surtout, la réhabilitation de 450 km de routes, 90 caniveaux et 30 écoles a été stoppée net. La construction de 26 écoles primaires, 3 centres de santé et d’un forage prévus dans la deuxième phase des travaux, sont également au point mort.
« C’est un véritable coup dur porté aux efforts de développement entrepris ces dernières années à Beni », déplore le député. « De nombreux contrats avec des PME locales ont été rompus, ce qui affaiblit le tissu économique local. Les populations se retrouvent sans emploi, sans écoles, sans routes, alors qu’elles comptaient sur ces projets pour améliorer leurs conditions de vie ».
Face à l’urgence de la situation, Mufunza Bayengo en appelle directement au président Tshisekedi, pour relancer ces activités vitales suspendues. Il l’invite également à renouer le dialogue avec la Banque Mondiale, bailleur principal du Fonds Social, afin de trouver une solution pérenne à cette crise.
« Seule l’implication personnelle du chef de l’État peut débloquer cette situation dramatique à Beni », estime le député. « Les populations meurtries par des années de conflit comptent sur ces projets pour se reconstruire. Il est impératif de les aider à renouer avec le développement et l’espoir d’un avenir meilleur ».
Le sort de milliers de familles vulnérables est aujourd’hui entre les mains du président. La balle est dans son camp pour répondre à l’appel du député Bayengo, et éviter le naufrage socio-économique de la région de Beni.
Guerschom Mohammed Vicci