Médecins sans frontières (MSF) a annoncé ce mardi 13 mai au travers un communiqué, son retrait de la province de Sud-Ubangi, où l’organisation intervenait dans la lutte contre l’épidémie de Monkeypox (Mpox).
MSF justifie ce retrait par la diminution de nombre de cas des personnes atteintes de la maladie. À la dernière date du 06 avril dernier, l’organisation parle de « seulement » 178 cas qui ont été confirmés, sans aucun décès.
« C’est dans ce contexte que les équipes d’urgence de MSF ont décidé de mettre fin à leur intervention dans la zone de santé de Budjala », lit-on dans ce document. Si l’annonce a été faite ce mardi, MSF indique que son retrait est intervenu depuis fin avril.
Dans cette zone de santé, MSF intervenait aux côtés du ministère de la santé, notamment dans la prise en charge médicale et nutritionnelle. Cette intervention comprenait aussi la prise en charge psycho-sociale et la mobilisation des communautés locales.
Cet engagement a eu un impact significatif : MSF mentionne des améliorations dans la riposte et une baisse de la tendance de la maladie. « Désormais, les acteurs locaux ont la capacité de poursuivre seuls la prise en charge de patients de façon autonome », poursuit le communiqué.
À son arrivée, MSF renseigne qu’une soixantaine de cas était enregistrée la semaine, avant que le chiffre ne monte à une centaine durant les semaines qui ont suivi durant le mois de janvier de cette année. Les efforts consentis par MSF et des acteurs du ministère de la santé notamment dans la sensibilisation, ont permis d’inverser la tendance, après une montée exponentielle durant mi-janvier.
« […] Les admissions hebdomadaires de patients admis dans les structures soutenues ont dans un premier temps augmenté de façon exponentielle avec le plus haut pic de 189 cas à la mi-janvier 2025, puis au fil du temps, les cas ont progressivement diminué jusqu’à 14 cas au 30 mars », a expliqué Dr Coulibaly Ouanna, Coordinateur d’urgence de MSF à Budjala.
Au total, 392 cas compliqués ont été pris en charge au Centre de traitement de Mpox (CTM). Sur ce chiffre, 29 patients ont été hospitalisés au CTM en fin janvier, contre seulement huit 8 patients hospitalisés au 30 mars. À ceci, le taux de létalité est également passé de 4,9% à 0,09% entre fin avril et début mai, s’est réjoui MSF.
Durant les dix mois d’intervention, plus de 3054 patients de Mpox ont été soignés. L’équipe de promoteurs de santé travaillant avec un réseau de relais et leaders communautaires, a permis le suivi de plus de 1 373 cas de la maladie se trouvant à leur domicile, et plus de 509 consultations en santé mentale ont été organisées au CTM.
Guerschom Mohammed Vicci