C’est depuis ce lundi 16 mai 2022, que le climat de cohabitation semble tendu entre la communauté Nande et les autres communautés de la province de l’Ituri. Tout est parti d’une communication faite par un activiste des droits humains à Niania ce même lundi. Ce dernier a fait croire, aux jeunes de la place que la police aurait remis aux Nande, des personnes soupçonnées de faire partie de la rébellion de l’ADF, présentée comme auteur des massacres des civils dans les régions de Beni et Irumu et Mambasa, au Nord-Kivu et Ituri.
Ces propos ont été à la base d’une paralysie des activités socioéconomiques au centre de Niania, dans le territoire de Mambasa, au début d’après-midi de ce lundi. Des jeunes sont descendus dans la rue pour exprimer leur désaccord avec cette communauté.
Au lendemain de cette manifestation des jeunes, sont des messages des menaces de mort proférées aux Nande vivant en Ituri qui font les tours dans les réseaux sociaux. Des jeunes, visiblement en colère contre les Nande promettent le mal.
Entre-temps, des sources indépendantes font croire que certains commerçants de la communauté sous menace auraient décidé, ce mardi 17 mai, de fermer leurs boutiques en attendant que ce climat de crise ait une issue et de peur d’en tirer les conséquences.
L’ingénieur Muhayirwa Kazungu Simon, député honoraire du Nord-Kivu, élu de la ville de Butembo au scrutin de 2006 qui s’est saisi de cette situation craint que l’image de la communauté Nande soit terni dans cette province de l’Est du pays, où ses membres entreprennent diverses activités en toute cohabitation avec les autochtones depuis plusieurs années maintenant.
Ce notable du Nord-Kivu redoute néanmoins que cette forme de diabolisation des Nande résulte des simples manipulations politiciennes, dans le but d’écarter les leaders de cette communauté aux prochaines échéances électorales.
« Il doit y avoir une certaine manipulation politique, certains politiciens sont pervers de telle façon qu’en prévision des élections ils se permettent de faire l’inacceptable. Je crois que le fait qu’il y ait certains Nande qui se font élire dans certains territoires de cette province, ça peut être quelque chose qui attire de la haine et des ennuis aux membres de la communauté Nande » a déclaré Muhayirwa Kazungu Simon.
Il appelle néanmoins les leaders des différentes communautés de l’Ituri, ainsi que des provinces voisines dont celles du Nord-Kivu, Haut-Uelé et la Tshopo à anticiper les risques des conflits en engageant des discussions franches sur cette situation sans compromettre le climat de cohabitation pacifique les communautés locales.
Pour lui, le gouvernement provincial de l’Ituri tout comme des provinces voisines devrait également se pencher le plutôt sur cette situation, avant qu’elle n’engendre des conséquences.
A noter que les autorités administratives du territoire de Mambasa ont appelé la population locale au calme après le soulèvement des jeunes contre les Nande ce lundi. Elles ont découragé tout propos discriminatoire contre telle ou telle autre communauté de la place en faveur de la paix sociale.
La Rédaction