Longtemps perdus après que le Rwanda a amené ses mesures défensives sur le territoire de la République démocratique du Congo, les avions de chasse des FARDC ont ce dimanche 22 décembre, repris le chemin de la guerre contre les rebelles du M23, soutenus par Kigali.
Durant les premières heures de ce dimanche, le Ciel de la ville de Goma faisait déjà sortir des bruits, laissant sous-entendre le retour des avions de chasse Sukhoï-25 et les helicoptères “Apashes”, perdus des radars, avant que nos confrères de Africa intelligence ne rapporte la tournée de ces appareils dans les airs à Butembo, menacée par l’avancée des rebelles du M23.
Depuis la remise et reprise vendredi dernier entre l’ancien Commandant des opérations Front-Nord, le Général-major Chico Tshitambwe devenu nouveau commandant de la Première zone de défense des FARDC à l’issue de l’ordonnance présidentielle du jeudi, avec son successeur, le Général-major Bruno Mandevu, commandant du secteur opérationnel Sokola 1 Grand-Nord, la donne semble tourner en faveur de l’armée loyaliste.
Appuyées par les Wazalendo, les Forces armées de la République démocratique ont successivement repris le contrôle de Kanyambi et Mambasa vendredi et samedi, des entités récemment perdues face aux rebelles, soutenus par le Rwanda.
Les regards sont depuis fixés sur l’agglomération de Alimbongo, une localité stratégique pour l’armée et où les affrontements se concentrent ce dimanche. L’ancien porte-parole du Front-Nord, le Lieutenant Reagan Mbuyi justifiait le départ des FARDC de cette entité par le souci de protéger les populations civiles, en raison des bombes larguées à “l’aveuglette” par les supplétifs de l’armée rwandaise.
L’option dialogue a été de nouveau évoquée ces derniers jours, après la sortie de la sous-secrétaire d’État Américain aux affaires Africaines, Molly Phee qui laissait entendre que le Gouvernement Congolais devrait discuter avec les rebelles sous la houlette de Uhuru Kenyatta, l’ancien chef d’État kenyan et facilitateur du processus de Nairobi avec les groupes armés actifs dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Malheureusement, Kinshasa ne veut rien entendre dans ce sens. Devant les membres de l’Union sacrée de la Nation, plateforme politique qu’il dirige, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a poussé la barre haute, en ballayant d’un revers de la main cette sortie de Molly Phee.
Pour le chef de l’État congolais, « Même si le M23 atteint les portes de ma résidence, je ne négocierai pas avec le Rwanda déguisé ! ». Cette position est pourtant décriée par le Rwanda, qui ne cesse d’accuser Kinshasa de bloquer le processus de Luanda, en refusant de négocier avec le M23 : sujet de discorde et raison d’annulation du sommet tripartite prévu le dimanche 15 décembre dernier entre la RDC et le Rwanda autour de la médiation angolaise.
La Rédaction