Ce lundi 22 juillet 2024, Kampala, la capitale ougandaise a accueilli l’ouverture officielle du 11e Congrès de la Commission Afrique et Océan Indien de la Fédération internationale des Professeurs de français (FIPF). L’événement se déroule sur l’esplanade de l’École des affaires de l’université de Makerere (MUBS), dans un quartier prisé de la ville.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le recteur de MUBS, le Prof. Moses Muhwezi a exprimé sa gratitude envers les organisateurs pour avoir choisi son établissement. Il a souligné l’importance de la langue française comme outil précieux pour l’éducation, la culture et le développement économique de la région.
Enchaînant sur cette idée, la présidente de l’Association des professeurs de français en Ouganda (APFO) et hôte du congrès, Agathe Tumwine a mis en avant le rôle crucial de cet événement dans le contexte actuel. Elle a notamment insisté sur l’opportunité unique qu’il offre d’explorer la synergie entre la langue française et les technologies numériques pour le développement durable.
Dans la même veine, Janyce Obrecht, représentante de l’Ambassade de France en Ouganda a rappelé l’engagement du gouvernement français dans la promotion de la langue française dans la région de Grands Lacs. Elle a notamment évoqué les divers projets soutenus par l’ambassade, tels que la formation des enseignants du secondaire et des formateurs.
Le thème central de ce 11e Congrès, “La langue française comme moteur de développement durable à l’ère du numérique”, a été au cœur de toutes les discussions. Ce choix reflète la volonté des organisateurs de positionner la francophonie comme un acteur clé dans les défis contemporains. Il souligne l’importance de la langue française non seulement comme outil de communication, mais aussi comme vecteur d’innovation, de progrès économique et de développement durable en Afrique et dans l’océan Indien. Ce thème ambitieux invite les participants à explorer les synergies entre l’enseignement du français, les technologies numériques et les objectifs de développement durable, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’avenir de la francophonie dans la région.
Un moment fort de la cérémonie inaugurale a été l’allocution de Mme Rennie Yotova, représentante de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Dans son discours, elle a souligné l’importance cruciale de ce congrès pour l’avenir de la francophonie en Afrique et dans l’océan Indien.
“La francophonie est bien plus qu’une simple communauté linguistique,” a déclaré Mme Rennie. “Elle représente un espace de partage, d’innovation et de développement durable. Ce congrès est une opportunité unique pour renforcer les liens entre les enseignants de français et pour explorer de nouvelles approches pédagogiques adaptées aux réalités africaines”.
La représentante de l’OIF a également mis l’accent sur le rôle du numérique dans l’enseignement du français : “Notre organisation s’engage à soutenir les initiatives qui allient l’enseignement du français aux nouvelles technologies. Nous devons préparer nos jeunes à un monde où le multilinguisme et la maîtrise des outils numériques sont des atouts majeurs”.
Pour inaugurer les conférences, le Prof. Évariste Ntakirutimana du Rwanda a présenté un exposé captivant sur “L’avenir du français en Afrique”. Son intervention a permis de mettre en lumière le statut actuel et les perspectives de la langue française sur le continent africain et dans l’océan Indien, s’appuyant sur des statistiques éclairantes.
À l’issue de la cérémonie d’ouverture, les participants se sont dispersés dans les différentes salles pour prendre part à une série d’ateliers et de tables rondes. Ces sessions, portant sur divers aspects de l’enseignement du français et son rôle dans le développement durable, ont été des échanges fructueux et innovants.
Parmi les interventions marquantes de cette première journée, celle de Franck N. Kaleka, expert congolais en traduction, a suscité un vif intérêt. Son exposé intitulé “L’impact de l’Intelligence artificielle sur l’industrie de la traduction : Défis et opportunités”, a captivé l’auditoire. Kaleka a notamment dévoilé huit stratégies clés pour les traducteurs, souhaitant pérenniser leur emploi face à l’avancée rapide de l’IA.
Ces stratégies, allant de la spécialisation dans des domaines de niche à l’adoption proactive des outils d’IA comme alliés plutôt que comme concurrents, ont ouvert de nouvelles perspectives pour les professionnels de la traduction. L’orateur a souligné l’importance de développer des compétences complémentaires, telles que la post-édition de traductions automatiques ou l’expertise culturelle, pour se démarquer dans un marché en pleine mutation.
Cette présentation a suscité de nombreux débats parmi les congressistes, reflétant les préoccupations actuelles des professionnels du langage face aux avancées technologiques. Elle a également mis en lumière les opportunités émergentes dans le domaine de la traduction assistée par l’IA, particulièrement pertinentes dans le contexte multilingue africain.
Ce congrès, qui se poursuivra jusqu’au 26 juillet 2024, s’annonce comme un événement majeur pour renforcer la position du français en tant que langue de communication internationale et de développement en Afrique. Il témoigne de la vitalité de la francophonie sur le continent et de son potentiel pour l’avenir.
Claudine N. I.