Au cœur de la crise qui secoue l’Est de la République démocratique du Congo, une dynamique nouvelle émerge, portée par une double offensive : celle des Forces armées de la RDC (FARDC) sur le terrain et celle, tout aussi stratégique, menée sur le front médiatique par Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Les dernières 96 heures ont marqué un tournant décisif dans ce conflit qui n’en finissait plus. Les FARDC, longtemps décriées et considérées comme affaiblies, ont repris plusieurs positions stratégiques au M23, démontrant une capacité opérationnelle retrouvée. Cette résurgence militaire s’accompagne d’une transformation profonde de la narration médiatique du conflit.

Au centre de cette métamorphose se trouve une stratégie de communication orchestrée par Patrick Muyaya, qui a su mobiliser les médias nationaux autour d’un objectif commun : la défense des intérêts nationaux. Son approche ne relève pas de la censure mais plutôt d’un appel à la responsabilité journalistique en temps de guerre. Les professionnels des médias, “patriotes avant d’être journalistes” selon ses mots, sont devenus des acteurs essentiels de cette lutte, armés de leurs “micros, plumes, caméras et téléphones”.
Face à la guerre informationnelle menée par le Rwanda, accusé de déployer des armées de trolls et de faux comptes sur les réseaux sociaux, la RDC a choisi de riposter par la vérité. Les médias congolais, tout en conservant leur liberté éditoriale, participent activement à contrer ce que beaucoup qualifient d’“empire du mensonge” rwandais.

La stratégie porte ses fruits. Les récents succès militaires sont documentés par des sources indépendantes multiples, donnant crédit à une narrative qui n’est plus celle du désespoir mais celle de la résilience. Le slogan “Bendele Ekweya Te” (le drapeau ne tombera pas) résonne désormais comme plus qu’une simple devise : il incarne une réalité tangible sur le terrain.
Cependant, les défis restent immenses. Le M23 demeure une menace active, et la guerre est loin d’être gagnée. La véritable réussite de cette approche résidera dans sa capacité à maintenir cette dynamique positive sur la durée, transformant ces victoires ponctuelles en une reconquête durable de l’Est du pays.
L’histoire retiendra peut-être que la renaissance des FARDC aura commencé par une révolution dans la manière de communiquer sur la guerre. Une révolution où la pédagogie l’emporte sur la propagande, et où la vérité devient une arme aussi puissante que les fusils. Dans cette bataille pour l’Est de la RDC, la plume et l’épée semblent enfin avoir trouvé leur synchronicité.
Claudine N. I.