Le bicéphalisme de la Force “observatrice” régionale de l’East african community, pousse à de nombreuses questions sur la motivation de sa présence en province du Nord-Kivu. L’une des autorités morales des partis politiques voit en cette force, “un outil qui pourrait faciliter la balkanisation” de la République démocratique du Congo.
Lors d’un meeting populaire mardi 24 octobre dans la ville de Goma, Norbert Basengezi Katintima de l’Alliance des nationalistes pour un Congo émergent (ANCE), est resté très critique face à cette force qui ne fait qu’observer le cours des événements si pas soutenir les terroristes du M23, déjà appuyés par le pouvoir de Kigali, selon les récentes alertes.
Pour l’ancien vice-président de la Commission électorale nationale indépendante, la Force “observatrice” régionale de l’East african community, est “un instrument qui pourrait faciliter la balkanisation”, suite à son incapacité à aider le gouvernement congolais, à endiguer les supplétifs de l’armée rwandaise.
“J’ai l’expérience de ce qui s’est passé au Soudan. Cela a commencé petit à petit jusqu’à la balkanisation du Soudan”, contextualise-t-il et de renchérir : “Nous ne voulons pas dire au Congo que nous avons l’armée de l’EAC et que l’EAC devienne une clé de la balkanisation”.
Il est resté perplexe sur l’attitude de l’armée ougandaise, qui présente double visable. “Comment comprendre que l’armée ougandaise fait un bon travail à Beni mais ne fait rien pour Bunagana ?”, s’est interrogé Norbert Basengezi, qui soupçonne une complicité voilée de ces troupes, auxquelles il n’accorde aucun crédit.
“Comme l’EAC ne veut pas nous aider”, l’autorité morale du parti politique ANCE a appelé à la contribution et au soutien en faveur des jeunes d’autodéfenses, qui combattent les terroristes du M23 dans les territoires de Masisi et de Rutshuru, en qui il voit déjà les “libérateurs” du pays. “Que vous ayez de la banane plantain ou 1000 francs, envoyez cela à nos enfants Wazalendo parce qu’ils veulent libérer le Congo. Donnons à nos enfants à manger et Dieu libérera le Congo”, conscientise-t-il dans un message en swahili.
Le mandat de la Force régionale de l’East african community expire le 8 décembre prochain, alors que des manifestations ont déjà débuté pour exiger son départ avant la date indiquée. Sa passivité, sa cohabitation et sa complicité poussent plus d’une voix, à demander son départ du territoire de la République démocratique du Congo.
Guerschom Mohammed Vicci