Dans le cadre de son premier séminaire d’informations et de formation sur les conflits armés, le pillage des ressources naturelles et les violences extrêmes dans l’Est du Congo, tenu du 16 au 18 octobre 2024 à Kinshasa, l’Institut congolais d’études avancées (ICEA) s’est engagé à poursuivre un effort intellectuel visant à identifier les racines lointaines des postures idéologiques ou religieuses ayant conduit à légitimer des pratiques d’humiliation et de personnalisation des peuples de la RDC.
À l’issue de ces trois journées de séminaire, l’ICEA a constaté que la crise humanitaire dans l’Est de la RDC, alimentée par des groupes armés instrumentalisés par des pays voisins, principalement le Rwanda, continue de s’aggraver et affecte depuis une trentaine d’années, des millions de congolais. Cette crise repose sur la prédation des ressources naturelles, entretenant une économie politique de conflit, et engendre des préjudices récurrents sur les plans humain, économique et environnemental.
De plus, cette crise est liée à une tentative de réécriture de l’histoire du peuple de la région, fondée sur des postulats tirés de mythologies et d’idéologies divisionnistes. Elle repose sur des revendications injustifiées concernant les tracés des frontières de la RDC, résultant d’une falsification de l’histoire coloniale.
Enfin, la crise n’attire que peu d’efforts pour la paix et la réconciliation, bafouant et ignorant tous les appels et tentatives de médiation provenant tant des acteurs régionaux qu’internationaux, ou des églises. C’est ce qu’a souligné le Professeur Mateso Locha Emmanuel, membre du comité de gestion de l’ICEA, lors de la lecture du communiqué final de ces assises.
Cette rencontre de l’ICEA s’inscrit dans l’un de ses programmes visant à accompagner intellectuellement les efforts politiques, diplomatiques et militaires pour faire taire les armes, préserver les vies humaines et mettre un terme au pillage des ressources naturelles. Elle a également pour objectif d’offrir une évaluation des conséquences de ces pratiques au cours des trois dernières décennies, a indiqué Francis Ngay, membre du secrétariat administratif et technique de l’ICEA.
Il a précisé que ce séminaire a servi de cadre général à un questionnement approfondi sur l’histoire politique et sociale des populations des Grands lacs et du Congo oriental, ainsi qu’à l’analyse des crises qui ont émaillé cette histoire et de leurs conséquences désastreuses à la base des guerres, pillages, catastrophes humanitaires, économiques et écologiques.
Marcus Akenda