Un acte d’engagement pour la protection et la préservation de l’environnement a été signé ce mercredi 12 juin dans la ville de Goma, en province du Nord-Kivu. Ce, en marge de la commémoration de la journée mondiale de l’environnement célébrée le 05 juin de chaque année.
Le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le Commissaire divisionnaire Romuald Ekuka rappelle que la République démocratique du Congo joue un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique, grâce notamment à ses massifs forestiers, ressources en eau, sa biodiversité et ses minerais stratégiques. À cela, l’ensemble forestier du Bassin du fleuve Congo, qui place la RDC comme le deuxième poumon vert de la planète terre après l’Amazonie.
Il souligne que la préservation des forêts de la RDC est vitale tant pour l’Afrique que pour l’humanité toute entière. “Les mesures mondiales visant à lutter contre les effets du changement climatique et la perte de la biodiversité dépendra de la prévention et de la préservation de cet écosystème”, pourtant, des menaces sévères pèsent sur la région avec la déforestation, la dégradation de l’environnement, l’augmentation de la population, sans oublier l’impact du changement climatique.
Comme si ces menaces ne suffisaient pas, l’Est de la République démocratique du Congo compose depuis trois décennies, avec une série de guerres. Ces guerres sont à la base des pertes en vie humaine, déplacements des populations et pire, cette situation vient “exacerber la criminalité environnementale”, vu qu’elle est couronnée par l’abattage des arbres pour la construction des abris pour ces personnes déplacées. “Des milliers d’arbres ont été abusivement coupés par les déplacés”, occasionnant une perte d’au moins 60 % du Parc national des Virunga, 2% du Parc national de Maiko et 0,5% du Parc national de Kahuzi-Biega, renforçant ainsi la crise climatique et toute les conséquences qui en résultent.

Intervenant dans le premier panel axé sur “L’instabilité sécuritaire et les écosystèmes forestiers au Nord-Kivu, Quid”, Tuver Wundi, journaliste environnemental et Directeur provincial de la RTNC explique que la situation sécuritaire actuelle fragilise les efforts consentis dans la protection et la conservation de la nature, avec des groupes armés qui sont prêts à tout pour les ressources naturelles.
“La combinaison de la naissance des groupes armés tourne malheureusement autour des exploitations des ressources naturelles”, freinant ainsi le développement de la région, dont dans la vaste forêt autour du Parc national des Virunga. “Cette instabilité forestière ne peut pas permettre que la politique de préservation de l’écosystème soit menée avec les institutions régaliennes”, regrette le journaliste environnemental.

Parlant du Parc national des Virunga, Bienvenue Bwende, chargé de communication du PNVi regrette que le premier poumon écologique de la région soit chaque fois victime de différentes guerres, qui le maintiennent sur la liste de patrimoine mondial de l’UNESCO en péril, ne permettant pas la sauvegarde des écosystèmes du Parc d’une part et de l’autre, le faire sortir de cette liste et plus encore, la guerre ne laisse aucune chance au tourisme et d’autres actions bénéfiques, tant pour la RDC que le monde entier.
Signalons ici que la journée s’est clôturée par une descente sur terrain avec notamment la présence de l’autorité provinciale, pour un suivi des arbres plantés au niveau du cimetière ITIG en ville de Goma.
En province du Nord-Kivu, cette journée a été célébrée sous le thème : “La guerre d’agression et l’arbre dans la restauration de nos écosystèmes et la transition écologique pour un environnement sain”, alors que la RDC était sous : “L’arbre pour restaurer nos écosystèmes et la transition écologique pour un environnement sain” et l’humanité sous le thème : “La restauration de terre, la désertification et la résilience à la sécheresse”.
Guerschom Mohammed Vicci