De retour à Goma le 31 août au terme des Jeux de la Francophonie et du Championnat national de cyclisme organisés à Kinshasa, les cyclistes féminines représentant la capitale provinciale du Nord-Kivu, n’ont pu cacher leur frustration. Sur les six (6) athlètes défendant les couleurs de la RDC dans la compétition féminine, cinq (5) provenaient du club cycliste de Goma. Malgré l’accueil chaleureux réservé à Déborah Okito, Nadia Mukewa, Mariana Ngongo, Martini Ditona et Elekano Viviane par leurs dirigeants à l’aéroport, la déception se lisait sur les visages.
Face à la presse, Déborah Okito, qui s’est classée 6ème aux Jeux de la Francophonie, a déploré le manque criant de préparation de l’équipe nationale congolaise. Selon la cycliste, les concurrentes marocaines disposaient d’une nette longueur d’avance, ayant pu bénéficier des stages intensifs dans l’optique de la compétition.
“La course a été très difficile, car nous n’avons pas pu effectuer de stage préparatoire, contrairement à toutes nos adversaires. Faute de moyens, la RDC n’a pas su offrir les conditions optimales pour mettre ses athlètes sur un pied d’égalité. C’est ce qui explique la supériorité écrasante des Marocaines sur le plan physique et tactique”, a analysé la sportive.
Déborah Okito en appelle ainsi aux autorités nationales pour qu’elles soutiennent concrètement le cyclisme féminin congolais, notamment en finançant des stages réguliers.
“J’espère que cette année, nous obtiendrons le soutien nécessaire. Nous avons absolument besoin de stages pour rivaliser au niveau international”, a-t-elle plaidé.
De son côté, le président du Goma Cycling Club Charles Guy Makongo a tenu à féliciter les cyclistes gomatraciennes pour avoir défendu les couleurs de leur ville, en dépit du manque de considération de leur fédération. Il les a exhorter à persévérer pour continuer à progresser et faire honneur au cyclisme congolais.
Malgré des conditions défavorables, les filles de Goma ont tout de même décroché 3 podiums au Championnat national, dont le titre de Déborah Okito, double championne du Congo. Un motif de satisfaction qui ne saurait cependant faire oublier les carences structurelles, qui pénalisent le développement du cyclisme féminin congolais.
Yannick Warangasi, à Goma