Plusieurs rivières se trouvent polluées par des sociétés chinoises à la recherche de l’or à Mambasa. Ce constat a été fait par AGORAGRANDLACS.NET entre octobre 2022 et février 2023 dans le territoire de Mambasa, en province de l’Ituri.
D’après ce constat, ces rivières ont été polluées après signature du protocole d’accord avec les coopératives minières de droit congolais, fonctionnant dans ce territoire.
Deux axes principaux ont attirés l’attention de AGORAGRANDSLACS.NET. Il s’agit notamment des axes Mambasa-Biakato et Mambasa-Niania. Sur ces axes, des rivières ont perdu leurs lits, des eaux de celles-ci polluées alors que dans certains villages, les rivières qui, jadis existaient, ont perdu leurs traces.
Sur la route nationale numéro 44, reliant le chef-lieu du territoire à Beni, dans le Nord-Kivu, les rivières Métal et Bango ont vu leurs lits déplacés et leurs eaux complètement polluées. Cette situation cause un préjudice inévitable à la survie des peuples autochtones (pygmées), dont les eaux des rivieres et leurs biocénoses constituent les principales sources d’alimentation proteineuses. Ces deux rivières étant polluées, la rivière Ituri, qui bénéficie des eaux de ses rivières, ne reçoit plus de ces eaux et les affluents des rivières Métal et Bango ne savent où déverser leurs eaux. Vers Biondo entre la chefferie de Mambasa et celle de Babila Babombi, ce sont des rivières Belue et environs, qui ont été exploitées. Un peu plus vers le Nord, c’est la rivière Ituri qui est polluée par des sociétés chinoises et leurs collaborateurs, à la recherche de l’or.
Dans la chefferie de Bombo, c’est aussi des rivières qui ont été polluées par une société chinoise implantée sur place à Basili, Pense, Muchacha et environs.
Loin de citer les noms de ces entreprises étrangères, il y a lieu de préciser également que les coopératives minières ont provoqué le chômage des milliers des creuseurs artisanaux, qui ont été contraints de laisser les sites miniers aux étrangers chinois pour l’exploitation de l’or. Des sources locales, gardant l’anonymat que nous avons essayé de joindre, confirment que des milliers de kilogrammes d’or ont quitté le territoire de Mambasa. Malheureusement, ce sont des populations qui sont restées pauvres.
Au-delà de ça, une note du syndicat des agriculteurs de Mambasa, datant du 22 février dernier, indique que des milliers d’hectares de champs ont été détruits depuis 2019, par ces sociétés, sans le moindre cas de réparation conformément aux lois en vigueur en République démocratique du Congo.
AGORAGRANDLACS.NET s’inquiète que, si rien n’est fait, des conséquences sociales, économiques, environnementales et politiques en court, moyen et long terme se feront observées. Déjà, nos sources renseignent de certains acteurs politiques de Mambasa, ont des mains plongées dans l’exploitation irrationnelle et désordonnée de l’or avec ces entreprises chinoises, en complicité avec les coopératives minières de la place.
Rappelons que c’est depuis plus de 5 ans que des sociétés chinoises ont élu domicile en territoire de Mambasa. En 2019, ces sociétés ont contribué à la dégradation du couvert forestier, à la pollution des eaux des rivieres, à la disparition de certaines espèces des poissons, à la destruction des champs de cacao et à l’exploitation irrationnelle de l’or et d’autres ressources retrouvées sur le lieu d’exploitation alors que, dans la plupart, ces sociétés ont seulement des permis de recherche qui ne leur donnent pas droit de faire beaucoup d’années dans une zone, sans y avoir des documents définitifs.
Nicaise Ngumbi