Le professeur associé Chober Agenong’a explique la montée en flèche de l’insécurité dans la province de l’Ituri par le fait que les miliciens ont constaté certaines failles dans le rang des Forces Armées de la République Démocratique du Congo depuis la mise en place de l’état de siège et une pression au gouvernement afin qu’ils répondent rapidement à leur cahier des charges.
Il l’a fait savoir ce mardi 10 mai dans une interview accordée à nos confrères de la Radio Okapi. Cet enseignant de l’université de Kisangani et spécialiste des questions de sécurité et sociologie militaire pense que cela se justifie par l’absence totale des opérations de grandes envergures telles que promis lors de la mise en place de cette mesure exceptionnelle.
« Il apparaîtrait clairement que les miliciens ont constaté qu’il y a certaines failles dans le dispositif sécuritaire depuis que l’état de siège a été lancé et aucune des opérations de grande envergure, qui étaient initialement prévues, n’a pas été lancée. Et du coup, ils en profitent pour lancer un défi. » estime-t-il.
Dans cette répétition, Chober Agenong’a trouve également une certaine pression de ces rebelles au gouvernement congolais pour qu’il rencontre leurs préoccupations inscrites dans leurs cahiers des charges.
Il voit d’un mauvais œil la participation de ces miliciens aux négociations car cela paraît clairement comme si le gouvernement s’était plié aux caprices des rebelles, choses qui leur donnerait une certaine marge des manœuvres dans les décisions qui pourront être prises.
Le professeur Chober appelle le gouvernement à plutôt songer à renforcer les dispositifs sécuritaires en hommes et en équipements autour de bastions de ces rebelles, qui sont bien répertoriés et connus, pour que l’armée soit capable d’exercer une pression sur ces hors-la-loi.
« Le moins que l’on puisse dire ce que le gouvernement puisse plutôt renforcer le dispositif sécuritaire en hommes et en materiels singulièrement autour des bastions de ces miliciens, ils sont clairement connus, en vue d’exercer le maximum de pressions et cela les contiendrait à se rendre aux forces de la défense et de la sécurité. » souligne cet enseignant d’université.
Parmi les voies de sortie de cette situation, il propose le renforcement de la justice pour qu’elle arrive à punir sévèrement tous les complices internes et externes et l’amélioration de la coopération civilo-militaire.
Guerschom Mohammed Vicci