À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), de nombreuses femmes déplacées ont trouvé dans le petit commerce, un moyen de subsistance et d’émancipation.
Contraintes de fuir leurs villages en raison des conflits armés, elles se lancent dans la vente de produits vivriers, de vêtements, d’accessoires ou encore de jus pour assurer les besoins quotidiens de leurs familles.
Marie-Louise Ngabusi, commerçante déplacée et mère de quatre enfants, témoigne : « Cette activité nous permet non seulement de nourrir nos familles, mais aussi d’épargner pour l’éducation de nos enfants. C’est un espoir pour un avenir meilleur ». Au-delà des aspects économiques, le commerce renforce leur confiance en elles, et tisse des liens sociaux essentiels à leur bien-être.
Sophie Neema, une autre femme déplacée, a choisi la vente de vêtements et d’accessoires dans le marché central de Bunia. Pour elle, la mode est un vecteur d’expression identitaire, même en temps de crise. « Cette activité m’aide à attirer une clientèle diversifiée et à retrouver un semblant de normalité », confie-t-elle.
Malgré leur détermination, ces femmes font face à un obstacle majeur : l’absence d’accès au financement freine considérablement le développement de leurs activités. Marie-Louise Ngabusi lance ainsi un appel au gouvernement congolais : « Il est urgent que l’État rétablisse son autorité afin que les déplacés puissent retrouver un cadre sécurisé et retourner dans leurs localités d’origine pour reconstruire leur vie ».
Elle suggère également la mise en place, en collaboration avec les ONGs partenaires, de programmes d’accompagnement et de microcrédit dédiés aux femmes commerçantes déplacées. Ces initiatives viseraient à faciliter l’accès au financement, tout en renforçant les compétences nécessaires pour prospérer dans un environnement commercial souvent hostile.
Dans une région marquée par l’instabilité et les déplacements forcés, ces femmes montrent une résilience remarquable et dessinent peu à peu leur propre voie vers la reconstruction sociale et économique.
La Rédaction