Au moins 21 mille réfugiés sud-soudanais ont été enregistrés au cours de l’année 2024 dans la province de l’Ituri, située au Nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces chiffres ont été revelés par Ignace Pauni Wakulumba, coordonnateur provincial de la Commission nationale pour les réfugiés (CNR), lors de la journée mondiale des réfugiés.
Ces populations fuyant les violences dans leur pays d’origine, sont majoritairement hébergées dans des familles d’accueil et dans des centres de transit à Ingbokolo et Biringi dans la chefferie de Kakwa.
Le responsable de la CNR a souligné que l’accueil massif de ces réfugiés se heurte à un manque criant de financements. Cette insuffisance contraint une grande partie des réfugiés à vivre dans des familles d’accueil, faute de moyens suffisants pour assurer leur prise en charge dans les infrastructures dédiées. Cette situation exacerbe les difficultés déjà importantes auxquelles ces populations sont confrontées.
Les réfugiés sud-soudanais font face à des problématiques majeures dans les domaines de l’alimentation et de la santé. Bien que certaines Organisations non gouvernementales partenaires fournissent une assistance, celle-ci reste irrégulière et intermittente, privant ainsi ces populations d’un soutien stable et adapté à leurs besoins.
Pour pallier ces difficultés, les chefs coutumiers du territoire d’Aru ont pris l’initiative d’attribuer des parcelles agricoles aux réfugiés afin qu’ils puissent cultiver eux-mêmes des produits alimentaires, notamment des denrées champêtres. Cette mesure vise à renforcer leur autonomie, et à atténuer partiellement la pression sur les ressources locales.
Ignace Pauni Wakulumba a lancé un appel aux réfugiés pour qu’ils respectent strictement les lois et règlements du pays d’accueil. Il a mis en garde contre tout comportement inapproprié ou criminel — notamment les violences sexuelles ou les actes meurtriers — qui pourrait non seulement ternir leur image, mais aussi compromettre la solidarité dont ils bénéficient auprès des communautés locales.
Le coordonnateur provincial a exhorté le gouvernement congolais et la communauté internationale à intensifier leur aide humanitaire. Selon lui, un renforcement urgent du financement permettrait d’améliorer sensiblement les conditions d’hébergement, l’accès aux soins et à la nourriture, tout en favorisant l’intégration socio-économique durable des réfugiés.
Il a insisté sur la nécessité d’une coordination efficace entre tous les acteurs impliqués, afin d’assurer une prise en charge globale respectueuse des droits fondamentaux de ces populations vulnérables.
Ce bilan met en lumière les enjeux complexes auxquels fait face cette région déjà marquée par des tensions, et souligne l’importance cruciale d’une mobilisation internationale renforcée pour répondre aux besoins humanitaires croissants.
La Rédaction