Lors de la prise de Goma par les rebelles du M23-AFC fin janvier, des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo, des policiers et des résistants Wazalendo, n’ayant aucune voie de sortie, s’étaient repliés parmi les populations civiles.
Si certains s’étaient rendus à la coalition AFC-M23, d’autres sont restés cachés. Plus de trois mois après, ces militaires et Wazalendo ont soit été contraints de se transformer en civils, soit empruntés une autre voie : des bandits armés qui sement terreur et désolation.
Un autre fait important : les armes ont été d’une part, distribuées aux personnes capables de défendre la ville de Goma et d’autre part, elles ont été abandonnées et ainsi, ramassées par les jeunes, qui les utilisent contre les populations civiles, désormais prises en étau.
Pour conséquences, des incursions nocturnes se multiplient, des morts sont retrouvés chaque jour et la population vit dans une peur totale. Derrière cette situation, le Gouvernement Congolais a sa part de responsabilité, et la rébellion ne peut être totalement dédouanée.
Durant la journée de ce samedi 10 mai, la coalition AFC-M23 a présenté à la presse, des résistants Wazalendo, des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo, et des criminels qui ont été appréhendés lors d’une opération de bouclage, organisée dans le quartier Ndosho en commune de Karisimbi. Parmi ces appréhendés, également des éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et leurs dépendants.
Ces personnes sont accusées par le M23-AFC qui contrôle la ville, de se livrer à des actes criminels qui maintiennent la capitale provinciale du Nord-Kivu dans l’insécurité, qui met en mal le vécu des populations civiles.
Le colonel Willy Ngoma, porte-parole militaire du M23-AFC indique que ce groupe ne constitue qu’un échantillon de tous éléments. « C’est l’échantillon que nous vous allons vous montrer aujourd’hui. On a fait l’opération d’une seule journée et on a arrêté ces criminels », explique le porte-parole militaire. « Les Wazalendo sont là, qui crée la désolation dans la ville et ici, les FDLR qui ont été capturés et là, c’est leurs dépendants, qui seront rapatriés chez eux », présente-t-il en avançant vers des groupes arrêtés. « Ici, il y a les FARDC, ils sont là ».
En ce qui concerne le sort de toutes ces personnes arrêtées, le Maire de Goma, Julien Katembo renseigne qu’elles seront conduites dans le centre de rééducation. « Nous avons un centre de rééducation, qui est la prison et la loi, elle est là. La loi va faire son travail. Il y a maintenant un centre d’arbitrage. Ils seront mis devant le juge, devant le procureur », éclaircit Julien Katembo.
Le Vice-premier ministre en charge de l’intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo avait reconnu dans un briefing le 03 février dernier, la présence des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo dans la ville de Goma. Malheureusement, le VPM n’avait rien dit sur leur prise en charge pendant cette période où les banques ne fonctionnement pas et en plus, dans une zone occupée.
“Dans certains quartiers de Goma, il faut retenir que nos FARDC et nos vaillants Wazalendo continuent à tenir et à résister”, avait déclaré Shabani Lukoo aux côtés du Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Dans la nuit du 11 au 12 avril dernier, des tirs nourris et des bombardements ont été entendus dans les quartiers Kyeshero, Mugunga, Lac vert et Ndosho. La coalition AFC-M23 avait alors accusé les Forces armées de la République démocratique du Congo aux côtés des résistants Wazalendo et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda dans une coordination avec la mission de la SADC en RDC d’être derrière cette attaque, qui avait directement visée la ville de Goma.
La SADC avait clairement rejeté ces accusations portées contre ses troupes présentes dans l’Est de Las RDC. Depuis avril, les forces ont d’ailleurs débuté leur retrait dans la ville de Goma, laissant le champ libre à la coalition AFC-M23.
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