Les autorités tant provinciales qu’urbaines donnent l’impression que la ville de Goma devient de plus en plus ingérable. Visiblement, les autorités sont débordées et dépassées par le cours des événements et en réalité, elles assistent impuissamment.
Au chef-lieu de la province du Nord-Kivu, l’insécurité bat son plein et personne n’est épargné. Dans la seule nuit du lundi, une personne a été fusillée vers l’Université catholique la Sapientia dans le quartier Kyeshero et à Virunga, c’est le journaliste professionnel Awa Jean De Dieu de Hope channel émettant à Goma et Nyota TV de Lubumbashi, qui a été blessée sur la tête par des malfrats, alors qu’il rentrait à son domicile. La fille touchée au niveau de la Sapientia est encore vivante et la santé du journaliste n’est pas à craindre.
Pour tenter de stopper l’hémorragie sécuritaire, les autorités brillent par des décisions impopulaires. À lieu et place d’alléger la situation, ces décisions asphyxient davantage la population, qui a déjà du mal à survivre dans une ville bien asphyxiée à son tour : les routes de dessertes agricoles sont toutes occupées par les Forces de défense du Rwanda (RDF) qui se font passer pour les terroristes du M23 et leur allié de l’Alliance fleuve Congo (AFC), de Corneille Nangaa.
D’abord, c’était l’interdiction de circulation des motos après 18 heures. Depuis son entrée en vigueur, Goma compte au moins cinq morts et des incursions nocturnes en cascade. Pour l’un des preneurs de décisions, la décision a porté ses fruits et que tuer les gens dans la ville touristique, demeure un fait social. « La criminalité est un fait social », expliquait le maire de ville, le Commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin, s’exprimant sur la situation.
Ensuite, dans la foulée, ce sont des véhicules à vitres teintées qui sont visés. Depuis deux semaines, les autorités font la course derrière la mesure interdisant la circulation des véhicules fumés, à l’exception de ceux à vitres d’origine teintée. Pour la seule identification de ces véhicules à vitres teintées d’origine, les autorités exigent le paiement de 20 dollars américains par véhicule dans une échéance d’une semaine et après, c’est l’amande de cinquante dollars qui sera exigée avant l’identification.
Déjà, des véhicules sont arrêtés et amenés au stade Afia, où les propriétaires devront débourser 100 dollars américains s’ils tiennent à récupérer leurs engins. En fait, les autorités sont en train de tuer une population, qui est déjà morte dans la difficulté de relier les deux bouts du mois avec cette asphyxie de la ville de Goma, où les prix des denrées alimentaires galopent selon l’humeur du commerçant, qui jette l’oppobre à la fermeture des routes.
La pire de toutes les décisions prises par les autorités de l’État de siège, c’est le paiement de 50 dollars américains soit 130 mille Francs congolais, exigés aux parents en guise de frais de participation aux examens d’état, édition 2024. Dans une zone en conflit où plusieurs familles ont été contraintes de se déplacer et vivre dans des camps et sites dans et autour de la ville de Goma, les autorités devraient rentrer en elle-mêmes et réfléchir deux fois.
Plusieurs âmes trouvent que le manque d’endiguer l’insécurité dans la ville de Goma, relève plus de la mauvaise foi des preneurs de décisions que de l’incapacité. Les autorités se concentrent plus à la maximisation des recettes par toutes les voies que de trouver solution à l’insécuritéqui embrase la ville de Goma en particulier et l’ensemble de la province.
Guerschom Mohammed Vicci