Le collectif des mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu lève le ton contre ce qu’il qualifie de « balkanisation embellie » de la République démocratique du Congo, suite au refus des rebelles du Mouvement du 23 mars, M23, soutenus militairement et matériellement par le Rwanda, de voir les FARDC accéder dans des zones qu’ils ont récemment abandonnées entre les mains des troupes de la Force régionale de l’East african community, EACRF.
Lors d’une déclaration devant la presse ce mardi 11 avril dans la ville de Goma, ces structures soupçonnent le gouvernement congolais d’avoir donné une certaines garanties aux rebelles du M23, allant dans le sens d’une « négociation indirecte », qui sera facilitée par les États membres de l’EAC.
Ce collectif estime que cette tendance se matérialise au travers la surmilitarisation de la province du Nord-Kivu et surtout, l’accès interdit aux militaires de l’armée régulière dans des zones laissées par ces rebelles, ce qui laisse entrevoir une certaine « balkanisation » colorée de la République démocratique du Congo.
« Ceci revient à croire que l’État congolais aurait donné encore d’autres garanties aux M23 comme cela s’était fait en 2008 et 2013 ou soit une négociation indirecte facilitée par les États membres de l’EAC », introduit-il.
Et de renchérir :
« Et d’ailleurs, la surmilitarisation de la province du Nord-Kivu par les troupes étrangères et le non accès à nos Forces armées de la République démocratique du Congo aux zones libérées fallacieusement par le M23 prouve une balkanisation embellie », soupçonnent ces mouvements citoyens.
À cette tendance, le collectif des mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu regrette l’incapacité avérée du gouvernement congolais et de ses partenaires de faire efficacement face à la situation sécuritaire dans la partie orientale de la République démocratique du Congo, marquée par la présence en cascade des groupes armés, qui opèrent en toute liberté dans des entités sous leur contrôle.
Pour couper court à cette idée de balkanisation, ces structures exigent au gouvernement congolais de préciser la durée de la mission des troupes étrangères en République démocratique du Congo, faute de quoi, ces troupes seront interdites de circuler dans l’ensemble de la province du Nord-Kivu.
Guerschom Mohammed Vicci