Dans une dénonciation ce lundi 06 mai, le Gouvernement provincial regrette la violation flagrante et constante des règles internationales perpétrée par les Forces de défense du Rwanda (RDF) et ses supplétifs du Mouvement du 23 mars (M23), attaquant directement des populations civiles, dont des déplacés de guerre.
L’exécutif provincial dénonce “un crime de guerre, un crime contre l’humanité” commis par la coalition terroriste M23/RDF. “Les personnes qui ne participent pas directement aux hostilités, ne doivent pas constituer une cible”, stipule l’article 3 de la Convention de Génève, relative à la protection des personnes civiles en tant de guerre et ses protocoles additionnels.
Les terroristes du M23/RDF sont accusés de commettre des “crimes de guerre, crime contre l’humanité, génocide et autres violations graves du droit international humanitaire”, dans des agglomérations telles que Bunagana, Kibirizi, Kishishe et Kiwanja dans le territoire de Rutshuru et à Masisi, Rubaya et Mweso et cela, “sous le “silence coupable” de la communauté internationale.
Comme-ci cela ne suffisait, la même coalition s’illustre dans des bombardements des sites et camps de déplacés autour de la ville de Goma. “Le vendredi 03 mai, l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 ont délibéremment ciblé, sans foi ni loi, le site des déplacés internes de la 8e Cepac au quartier Lac vert, en larguant plusieurs bombes”, faisant 14 morts et 33 blessés, dont l’état de santé demeure critique. “Ces attaques des personnes déplacées constituent une violation grave et flagrante de la Convention de Génève et ne sauraient rester impunies”.
D’autres cas similaires sont notamment une bombe larguée le 02 février dernier, qui est tombée à quelques mètres de l’Institut Nengapeta, faisant deux blessés et une maison détruite. Le 06 avril, une autre bombe a ciblé le site des déplacés de Shabindu, causant deux morts et un blessé, et au moins cinquante abris détruits. Le même jour, le site de Lushagala a été visé, faisant des dégâts matériels et humains dans un marché de fortune.
Pour éviter une quelconque impunité qui pourrait laisser place à d’autres massacres des civils, le Gouvernement provincial du Nord-Kivu recommande à la Cour penale internationale de rapidement diligenter des enquêtes pour établir les responsabilités dans ce crime de guerre et contre l’humanité, commis par l’armée rwandaise et le M23 depuis 2022.
Il appelle la communauté internationale à imposer des mesures coecitives contre le Rwanda, pour éviter la menace qu’il représente pour la paix et la sécurité, au lendemain de son refus d’obtempérer aux décisions régionales et de “grandes puissances”.
Guerschom Mohammed Vicci