De nouveaux affrontements son signalés depuis les premières heures de ce lundi 20 janvier sur plusieurs lignes de front. Les territoires de Masisi au Nord-Kivu et de Kalehe en province du Nord-Kivu, sont le théâtre des combats.
D’abord autour de la cité stratégique de Sake dans le groupement Kamuronza en territoire de Masisi, où les rebelles soutenus par le Rwanda ont attaqué les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo, appuyées par les jeunes Wazalendo.
Les affrontements se concentrent à Kimoka et sur la colline Busakara. Selon le secrétaire du camp de déplacés de Lushagala, situé à Mugunga dans la ville de Goma, deux bombes sont tombées dans le coin, sans donner de bilan.
D’autres combats sont enregistrés autour de la cité de Masisi-centre. Ici, l’Hôpital général de référence de Masisi avait été touché par des bombes durant les week-end. Cette structure sanitaire semble devenir une cible des projectiles larguées par les belligérants.
Peu avant, Médecins sans frontières (MSF) avait déploré la mort d’une personne parmi les deux touchées près de l’Hôpital général de Masisi. L’organisation avait alors rappelé aux combattants la nécessité d’épargner les structures sanitaires et les bases des ONGs, qui se trouvent dans la zone conformément du Droit international humanitaire (DIH).
De nombreux habitants ont trouvé refuge dans les enceintes et autour de l’hôpital de Masisi, et dans des bases de quelques organisations humanitaires qui oeuvrent encore dans la zone, malgré la situation sécuritaire encore préoccupante et des affrontements qui surgissent à tout bout de champ.
Dans la province du Sud-Kivu, les rebelles du M23 ont fait leur entrée le dimanche. Après y avoir été délogés il y a peu par les FARDC, appuyées par les resistants Wazalendo dans le cadre de l’opération “Cartepillar 2”, coordonnée par les commandants des opérations du Nord et Sud-Kivu, les rebelles ont signé leur retour.
Les supplétifs de l’armée rwandaise contrôlent notamment les cités minières de Lumbishi et Change, des entités du territoire de Kalehe en province du Sud-Kivu, ouvrant ainsi une emprise et une expansion des rebelles vers des sites miniers, qui peuvent leur faciliter de se doter des moyens logistiques pour attaquer les positions de l’armée loyaliste, selon le dernier rapport de mi-décembre du Groupe d’experts des Nations unies.
Tshisekedi ne veut toujours pas négocier
Lors de son adresse devant les diplomates accrédités en RDC le samedi 18 janvier, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi avait réitéré la position ferme de son gouvernement à ne pas négocier avec les rebelles du M23, que son Gouvernement considère comme un groupe “terroriste”.
“Le dialogue avec le M23 est une ligne rouge que la République démocratique du Congo ne va jamais franchir”, avait lâché le chef de l’État. Il avait déjà indiqué auparavant que même si les rebelles arrivaient à la porte de sa résidence, “Félix Tshisekedi ne va jamais négocier” avec la rébellion du M23.
Luanda ne sait pas décoller
Après le raté du sommet tripartite du 15 décembre 2024 marqué par l’absence du Président rwandais Paul Kagame aux discussions qui devraient conduire à la désescalade, le processus de paix de Luanda semble à la traîne.
Jusqu’ici, aucune date n’a filtré pour une probable rencontre entre les délégations ministérielles du Rwanda et de la République démocratique du Congo, pour trouver un consensus. Le Rwanda réclame un dialogue direct entre Kinshasa et le M23, un aspect rejeté depuis le début par le Gouvernement Congolais, expliquant que cette rébellion est une “coquille vide” et que son parrain, c’est Kigali.
Le 05 novembre 2024, le Mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R) avait été instauré dans le cadre du Processus de Luanda. Cette structure avait pour mission de vérifier les allégations de violation du cessez-le-feu entre les belligérants. Depuis sa mise en place, les affrontements s’intensifient dans le Nord-Kivu, surtout au lendemain du sommet tripartite avorté.
Dans ses allégations devant nos confrères de la Voix d’Amérique (VOA), la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner avait clairement accusé le Rwanda de n’avoir pas envoyé ses délégués pour faire partie de ce Mécanisme, ce qui bloquerait l’entrée en action de MVA-R.
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La Rédaction