Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni jeudi 27 mars pour évaluer la situation sécuritaire, toujours tendue à l’Est de la RDC sur base du rapport de l’envoyée spéciale de son Secrétaire général et cheffe de la Monusco, madame Bintou Keita.
Lors de son exposé, Zénon Mukongo Ngoy, représentant permanent de la République démocratique du Congo à l’ONU cité par Radio Okapi, a déclaré que plus de la moitié de l’armée rwandaise est déployée sur le territoire congolais.
« Au moment où nous nous réunissons ici, le Rwanda a plus de la moitié de son armée déployée sur le territoire congolais, et ce, sans le consentement de l’État congolais. Le droit à la légitime défense ne saurait être évoqué comme justification à une invasion armée, ni à la création d’une administration parallèle sur le territoire d’un État souverain », a t-il indiqué.
Ceci constitue, ajoute le Représentant de la RDC, une violation flagrante de la Charte des Nations unies et de l’acte constitutif de l’Union africaine.
Pour Olivier Nduhungirehe, chef de la diplomatie rwandaise cité par RFI, ce chiffre est faux : « Au Rwanda, nous avons déployé des mesures défensives le long de notre frontière pour nous défendre contre les menaces émanant ces 30 dernières années de l’Est de la RDC. Les milices et les groupes qui travaillent pour le gouvernement de Kinshasa, et ne veulent que renverser le gouvernement rwandais », a-t-il affirmé.
Le délégué congolais a accusé le Rwanda de mauvaise foi et d’« intransigeance » dans le cadre des pourparlers de paix, qu’il tenterait selon lui, de saboter. Le Rwanda, qui ne jurait que par les négociations directes entre la RDC et l’AFC/M23, a été le premier à boycotter la rencontre du 18 mars dernier dans le cadre de la feuille de route de Luanda, dont le moindre engagement aurait été « piétiné » par le pays, a fait remarquer Zénon Mukongo.
Zénon Mukongo Ngoy a insisté sur l’urgence d’appliquer dans toutes leurs rigueurs, les dispositions de la Résolution 2773 du Conseil de sécurité pour mettre fin aux violences, et protéger les populations civiles dans les régions affectées.
« Ma délégation invite le Conseil de sécurité à se rendre à l’évidence de la nécessité urgente de passer rapidement à la mise en œuvre des dispositions de la Résolution 2773. La cessation effective des hostilités et la désescalade ne seront pas possibles tant qu’il n’y aura pas des pressions accrues, ni des sanctions plus musclées contre le Rwanda et ses alliés du M23 », a-t-il renchéri.
Rappelons ici que la Résolution 2773 a été votée le 21 février dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis, elle souffre de manque de mise en oeuvre, ne permettant pas la désescalade dans la crise de l’Est de la République démocratique du Congo.
Marcus Akenda