Les Camps de déplacés internes (CDI) de Goma sont devenus le théâtre d’une controverse grandissante. Des groupes d’individus sont accusés d’exploiter la misère des déplacés à des fins lucratives, en filmant leurs actions d’aide pour solliciter des dons auprès d’étrangers.
Marie K., une déplacée de 38 ans, témoigne : “Ces gens viennent avec leurs caméras, nous donnent un peu de nourriture, ainsi que quelques vivres et puis disparaissent. On ne les revoit plus jamais. Pendant ce temps, nous restons dans la même situation précaire”.
Dans ce contexte, il revient aux autorités locales d’envisager de mettre en place des mesures strictes pour réglementer les interventions dans les camps. Jean De Dieu M. responsable d’un CDI, explique : “Nous voulons que toute organisation soit légalement reconnue et obtienne une autorisation avant d’intervenir. C’est une question de dignité pour nos déplacés”.
Cependant, certains acteurs humanitaires contestent ces accusations. Pierre Musafiri, fondateur de l’association “Espoir pour Goma”, se défend : “Nos actions sont transparentes. Les vidéos permettent de montrer aux donateurs comment leur argent est utilisé. Nous ne faisons pas de profit, tout va aux déplacés”.
A. Furaha, une autre déplacée, nuance le débat : “Certains groupes nous aident vraiment. Mais d’autres semblent plus intéressés par les photos que par notre bien-être. C’est difficile de faire la différence”.
La question de l’éthique dans l’aide humanitaire est au cœur du débat. Les autorités locales sont invitées à travailler sur un cadre réglementaire pour assurer que l’aide apportée, soit sincère et respectueuse.
En attendant, les déplacés comme Pascal Bahati espèrent un changement : “Nous avons besoin d’aide, mais pas d’être traités comme des attractions. Nous voulons retrouver notre dignité”.
Franck T.