Les mouvements citoyens de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ont réagi ce mercredi 3 août au sujet d’une probable expulsion du porte-parole de la mission onusienne sur le sol congolais après avoir lancé les propos selon lesquels les terroristes du M23 disposent des matériels adéquats que cette force onusienne, des propos ayant occasionné différents soulèvements populaires en République Démocratique du Congo.
Dans une interview accordée à agoragrandslacs.net, Mumbere Bwanapuwa Éric, coordinateur du groupe de pression Mouvement National Congolais, estime qu’expulser le porte-parole de la mission onusienne sur le sol congolais par le gouvernement et laisser d’autres contingents de la force onusienne est une façon, pour les autorités congolaises, de distraire le peuple qui ne jure pourtant que par le départ immédiat de la Monusco, accusée de passivité dans sa mission.
Celui-ci laisse entendre qu’en dépit des propos avancés par la bouche autorisée de la Monusco, les casques bleus n’inspiraient plus confiance à la population congolaise, victime des affres de guerre. Cet acteur de la société civile réitère que la population ne baissera pas les bras avant le retrait du dernier casque bleu sur le sol congolais.

« Le gouvernement ne doit pas nous flatter. Nous avons besoin de la sortie de tous les contingents des casques bleus dans notre pays. Et là, lorsqu’on est en train de nous dire qu’on veut expulset un seul (porte-parole), c’est en tout cas une manière de nous distraire. Nous sommes en train de demander à notre population de se mobiliser pour qu’ensemble, nous puissions chasser la Monusco dans notre pays. » indique-t-il
De son côté Jimmy Nzialy Lumangabo, coordinateur de la Génération Positive, un mouvement citoyen évoluant à Goma, expulser le porte-parole de la monusco en RDC est une vaste blague de la part du gouvernement congolais. Il indique qu’ils n’accorderont aucune chance à la Monusco, qu’ils jugent « d’inutile. »

« Nous pensons que ça, c’est une vaste blague. Le gouvernement congolais est malin. Il sait très bien que la population veut voir le départ effectif des casques bleus de la Monusco. Lorsque le président de la République parle d’une histoire de 2023 et après, on dit que le porte-parole sera expulsé, c’est une sorte de manipulation de la population pour vouloir dire, voilà nous commençons à les expulser, donc, nous sommes déjà dans le retrait progressif. Nous, nous disons non non et non. Nous voulons le départ effectif de tout le personnel de la monusco. Congolais ou étrangers, ils doivent tous dégager. Sur cette histoire, il n’y a pas de négociations. » a-t-il lancé
Réagissant à la même question, Stéphane Kakule Math, un analyste politique basé dans la région, pense, à son tour, qu’expulser le porte-parole de la Monusco est un bon départ pour le gouvernement congolais. Il fait savoir que cette décision prise par le gouvernement prouve petit à petit son approbation sur ce que demande la population congolaise.

« Je crois que le gouvernement commence à se rallier petit à petit à la demande du peuple congolais, celle d’expulser la Monusco ici chez nous au Congo. je crois que c’est déjà un bon signe mais ce n’est pas ça, l’appel du peuple, le peuple veut que la Monusco puisse déguerpir définitivement de notre pays. Je vais appeler notre gouvernement à répondre favorable à cet appel parce que c’est une lutte patriotique. » dit-il
Rappelons-le, dans une correspondance signée le 28 juillet 2022 dernier, le gouvernement congolais demande l’expulsion du porte-parole de la monusco, Mathias Gilmann pour ses propos désobligeants ayant estimé que le M23 est surarmé plus que même la mission onusienne. Des propos à la base des manifestations ayant coûté la vie à une trentaine des civils et des blessés graves à l’Est de la République Démocratique du Congo à en croire le gouvernement de Kinshasa.
Yannick warangasi, à Goma