L’activiste des droits humains Vicar Batundi Hangi juge « d’inutile », la mission d’une délégation du gouvernement congolais, dépêchée dans le territoire de Kalehe en province du Sud-Kivu, quelques jours après que cette agglomération a été frappée par de graves inondations.
Pour lui, en lieu et place d’envoyer une délégation d’environ quatre (4) ministres, le gouvernement congolais devrait ajouter l’argent de leur mission à l’achat des pompes funèbres et autres besoins physiologiques, afin que les personnes qui ont péri dans ce drame, soient dignement enterrées.
« Normalement, le gouvernement doit réduire le nombre des missions. Il y a des missions inutiles parce que les frais des missions utilisés par cette délégation, allaient déjà servir pour apporter des réponses aux besoins réels sur terrain. Cette délégation est venue juste pour faire le constat pourtant, nous sommes dans un pays décentralisé où le gouvernement provincial et même la chefferie voir même le secteur, devaient jouer un rôle important », a-t-il indiqué.
Au même moment, l’ancien vice-président de la société civile de Goma condamne la manière dont certains corps « jugés » en décomposition, ont été inhumés par le gouvernement provincial. Il estime que le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi a décrété une journée de deuil national, pour organiser les obsèques dignes des congolais emportés par ces inondations dans le territoire de Kalehe.
« Nous saluons la décision prise par le chef de l’État de décréter un deuil national parce que, ce sont nos frères et sœurs qui sont morts dans l’inondation à Kalehe. Cependant, la manière dont l’enterrement a été organisé, ne nous a pas plu parce qu’en décrétant le deuil national, je suis sûr que le chef de l’État voulait qu’on puisse organiser les obsèques dignes mais quand on voit comment les corps ont été entassés dans une fosse commune, en tout cas, ça n’honore pas la République », se plaint Vicar Batundi.
Celui-ci s’est montré favorable au projet de délocalisation des agglomérations frappées par les inondations à Kalehe, vu leur emplacement. Il appelle le gouvernement congolais d’anticiper un plan d’aménagement du territoire, en tenant compte des zones à risques habitées par la population, afin d’éviter des évènements similaires.
En rappel, dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 mai dernier, des fortes pluies torrentielles avaient frappé le territoire de Kalehe en province du Sud-Kivu, causant ainsi d’énormes dégâts humains et matériels. Lors de cet événement malheureux, plus de 400 personnes ont perdu leurs vies.
Yannick warangasi, à Goma