La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sont engagés dans des pourparlers de paix complexes, dont un projet d’accord consulté par le média Reuters révèle des conditions strictes pour toute signature. Ces exigences visent à désamorcer les tensions régionales, et à instaurer une paix durable.
Retrait des troupes rwandaises : la condition sine qua non
La principale condition énoncée dans le projet d’accord est le retrait inconditionnel des forces rwandaises du territoire congolais, incluant leurs armes et équipements. Bien que des exceptions soient envisagées dans le cadre du Mécanisme conjoint de coordination sécuritaire, cette demande se heurte à un démenti persistant de Kigali, qui affirme n’avoir aucune présence militaire en RDC, évoquant uniquement des « mesures défensives » pour sa propre sécurité. Cette divergence constitue le point le plus litigieux des négociations.
Pourtant, le rapport de Groupe d’experts de Nations unies a démontré une présence massive des troupes rwandaises sur le sol congolais aux côtés de la rébellion du M23-AFC, qui occupe un vaste pan du territoire national de la République démocratique du Congo.
Fin de l’état de siège et retour à l’administration civile
Autre exigence majeure : la levée de l’état de siège instauré en 2021 dans le Nord-Kivu et en Ituri. Pour faire avancer le processus, le document préconise un retour à une administration civile dans ces provinces. Cette mesure est jugée essentielle pour restaurer la normalité, et permettre le développement dans des régions durement touchées par les conflits.
Le projet d’accord souligne également l’importance cruciale d’une entente préalable avec l’AFC/M23. Il est stipulé qu’aucun accord RDC-Rwanda ne pourra être conclu sans un cessez-le-feu négocié entre Kinshasa et le M23, actuellement en discussion sous la médiation du Qatar à Doha. Cette condition met en lumière l’interdépendance de différents acteurs dans la résolution du conflit régional.
Coopération contre les FDLR : une priorité pour la sécurité
Le document aborde enfin la question sensible des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Il prévoit une coopération bilatérale entre la RDC et le Rwanda pour localiser, évaluer et neutraliser les combattants encore actifs, conformément au Concept d’opérations signé à Luanda en octobre 2024.
La RDC s’engagerait par ailleurs à interdire tout soutien logistique ou financier aux FDLR, qu’il soit d’origine nationale ou étrangère, marquant une volonté de démanteler ce groupe armé qui a longtemps été une source de tension entre les deux pays.
Ces conditions complexes soulignent la délicatesse des négociations en cours, où chaque point de discorde doit être surmonté pour espérer une résolution pacifique et durable des tensions entre la RDC et le Rwanda.
La Rédaction