Les entités de Bambo et Kibirizi dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, sont de nouveau le théâtre des affrontements entre les rebelles du M23-AFC et les résistants Wazalendo. Ces hostilités ont été à la base d’un déplacément massif de la population notamment vers Bambo-centre.
Médecins sans frontières rapporte dans son communiqué du vendredi 23 mai, que la situation s’est détériorée depuis mi-mai. Depuis cette période, les belligérants font usage des armes lourdes même à Bambo-centre, poussant les populations déplacées à trouver réfuge dans l’hôpital.
Si des villages entiers ont été appelés à évacuer, d’autres se déplacent de manière préventive. MSF souligne qu’un afflux « massif » de déplacés est observé depuis le 17 mai dernier vers le centre de Bambo. Pour cause, les tensions ont pris des allures inquiétantes entre les combattants, qui ont depuis lors renforcé leurs positions et qui ont été à la base de nouveaux combats.
L’organisation renseigne qu’environ 500 ménages se sont réfugiés dans des écoles ou des églises, qui sont alors transformées en abris temporaires, aux côtés de plus de 4 000 ménages, qui seraient hébergés par des familles d’accueil dans la zone.

« Cet afflux de population exerce une pression sur des ressources déjà limitées, tant en matière d’accès à l’eau, à l’hygiène qu’à la nourriture. Tous les ménages – qu’ils soient déplacés ou résidents de Bambo voient leur accès aux champs fortement restreint. Dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu, les gens risquent leur vie pour aller glaner quelques fruits ou haricots encore disponibles. L’approvisionnement alimentaire est clairement insuffisant pour l’ensemble de la population », décrit Matilde Gueho, cheffe de programme adjointe de MSF au Nord-Kivu, précisant que ces ménages déplacés sont arrivés presque bredouilles et « font face à de nombreuses difficultés, notamment le manque de récipients pour l’eau, l’absence de savon et de produits d’hygiène, ainsi qu’un nombre insuffisant d’installations sanitaires ».
La complexité de la situation a eu des effets sur l’intervention des Médecins sans frontières dans la zone. MSF a vu sa capacité de mouvement et l’assistance apportée être directement affectée et à cela, « ses activités habituelles de soutien aux centres de santé périphériques ont été largement perturbées », en raison des combats.
Bien que destabilisée par cette recrudescence des hostilités, l’organisation humanitaire médicale précise que ses équipes restent actives notamment à l’hôpital général de référence de Bambo et dans des centres de santé, qui demeurent accessibles. Néanmoins, MSF pense élargir son offre des soins, qui reste jusqu’ici centrée sur des patients pédiatriques.
Guerschom Mohammed Vicci