Amnesty international a dénoncé le traitement des détenus par la rébellion du M23-AFC, qui contrôle de vaste territoire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Depuis fin janvier dernier, la rébellion a pris le contrôle des villes de Goma au Nord-Kivu et de Bukavu au Sud-Kivu, aux côtés de nombreuses autres entités.
Pour l’organisation, les déclarations du M23-AFC d’avoir ramené la paix dans cette partie de la RDC, ne sont que des leurres. Amnesty international parle des conditions difficiles de détention dans les cachots des rebelles.
« Les déclarations publiques du M23 concernant le rétablissement de l’ordre dans l’Est de la RDC masquent la façon ignoble dont il traite les détenus », regrette l’organisation.
« Il punit avec brutalité ceux qu’il considère comme des opposants et intimide les autres, de sorte que personne n’ose contester », a déploré Tigere Chagutah, Directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe.
Amnesty international insiste pour que tous les acteurs accentuent la pression sur Kigali, pour stopper le soutien qu’il apporte à la rébellion. « Les acteurs régionaux et internationaux doivent faire pression sur le Rwanda pour qu’il cesse de soutenir le M23 », table l’organisation.
Amnesty international rapporte que le M23-AFC a tué, torturé et soumis des détenus à des disparitions forcées, à des conditions inhumaines dans des centres de détention dans les deux capitales provinciales. « Ces actes violent le droit international humanitaire (DIH) et pourraient constituer des crimes de guerre », prévient Amnesty International.
Entre février et avril dernier, l’organisation indique que neuf détenus ont été torturés par les rebelles du M23 sur le 18 civils, qui avaient été « illégalement » incarcérés par la rébellion dans les villes de Goma et de Bukavu.
Consécutivement à cette situation, Amnesty international appelle non seulement à la libération « immédiate » de tous les civils « arbitrairement » détenus mais plus encore, invite la rébellion du M23 à traiter les détenus « avec humanité » et surtout, leur permettre de consulter leurs avocats et qu’ils puissent accueillir leurs familles.
Guerschom Mohammed Vicci