Fidèle à la tradition comme lors de précédentes éditions, la 8e édition de la Kampala Geopolitics Conference (KGC), qui se tiendra les 9 et 10 avril 2025 à l’Université Makerere, s’annonce comme un temps fort de la réflexion géopolitique. Orchestrée par l’université hôte, la Fondation Konrad Adenauer Stiftung, l’Ambassade de France en Ouganda et l’Alliance Française de Kampala, cette rencontre promet des débats percutants sur des enjeux majeurs.
À l’approche de l’événement, les panels se dévoilent, portés par des intervenantes dont les profils allient expertise et audace.
Zoom sur cette programmation qui fait déjà parler d’elle
Le panel 2 s’attaque à un sujet stratégique de longue date à savoir, la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU : La rationalité de la quête africaine pour une adhésion permanente. Alors que l’Afrique, forte de ses 54 voix à l’ONU, réclame une place légitime dans la gouvernance mondiale, ce débat reste d’une actualité criante. Cynthia Chigwenya, membre du Conseil consultatif des jeunes et affiliée à l’Institut Roméo Dallaire pour les enfants, la paix et la sécurité, figure parmi les panélistes. Son regard, façonné par une expertise sur la paix et une sensibilité aux aspirations de nouvelles générations, pourrait apporter une bouffée d’air frais à une discussion souvent engluée dans les méandres diplomatiques. Sa sélection est un signal fort : l’avenir de l’Afrique doit aussi s’écrire avec ses jeunes voix.
L’attention sera également tournée le 9 avril, de 16h00 à 17h30, ou le panel 3 plongera dans un thème résolument moderne : L’IA, désinformation et démocratie en Afrique : risques et opportunités. Avec la montée en puissance des technologies numériques, ce sujet touche au cœur des dynamiques politiques actuelles sur le continent. Dr. Joyce Nabende Nakatumba, directrice du Centre pour l’intelligence artificielle et la science des données à Makerere, est une tête d’affiche naturelle. Son ancrage local et sa maîtrise technique de l’IA devraient offrir des perspectives concrètes, loin des discours théoriques. À ses côtés, Ambibola Ogundairo, responsable du plaidoyer et des campagnes chez Africa No Filter au Nigeria, complète le duo. Son travail pour déconstruire les récits stéréotypés sur l’Afrique promet d’éclairer les dangers de la désinformation amplifiée par l’IA. Ce tandem, entre rigueur scientifique et plaidoyer narratif, semble taillé sur mesure pour captiver et convaincre.
Enfin, le 10 avril, de 9h30 à 11h00, le panel 4 se propose une réflexion inattendue : Protéger la haute mer et garantir sa sûreté et sa sécurité : quels enjeux stratégiques pour l’Ouganda ?. Pour un pays sans littoral, le sujet intrigue, mais il n’est pas dénué de sens. L’Ouganda, tributaire des corridors maritimes régionaux pour son commerce, a tout intérêt à peser sur la sécurité des océans. Parmi les intervenantes, Dr Sonia Le Gouriellec, Professeure associée à la faculté de droit de l’Université catholique de Lille, apporte une expertise internationale. Spécialiste des questions de sécurité et de géopolitique en Afrique de l’Est, elle est un choix pertinent pour décrypter les implications globales et locales de ce défi. Sa présence renforce la portée transnationale du panel, tout en ancrant la discussion dans une analyse académique solide.
De la gouvernance onusienne aux révolutions technologiques, en passant par la sécurité maritime, ces panels dessinent une cartographie ambitieuse des priorités africaines. Leur pertinence tient autant à leur actualité qu’à leur capacité à bousculer les perspectives. Les intervenantes, de Cynthia Chigwenya à Sonia Le Gouriellec, en passant par Joyce Nabende Nakatumba et Ambibola Ogundairo, ne sont pas là pour faire de la figuration. Elles incarnent un savant mélange de jeunesse, d’expertise locale et de vision globale, un cocktail qui pourrait bien faire de cette KGC un moment mémorable. Les 9 et 10 avril, Kampala sera le théâtre de ces voix qui, chacune à leur manière, redéfinissent le rôle de l’Afrique sur l’échiquier mondial.
Claudine N. I.