Le massacre des civils lors d’une tentative de manifestation anti-Monusco à Goma le 30 août dernier, a provoqué l’indignation. Le président Tshisekedi a envoyé une commission ministérielle pour faire la lumière, mais la population reste sceptique.
Selon Stéphane Kakule Mathe, jeune habitant de Goma, cette commission n’a pas répondu aux attentes. Seuls quelques soldats d’exécution ont été arrêtés, mais pas leurs commandants ni les haut-gradés comme le gouverneur militaire du Nord-Kivu.
« On arrête les petits soldats mais les donneurs d’ordre sont toujours en poste. Le président aurait dû démettre le gouverneur militaire de ses fonctions », déplore Stéphane Kakule Mathe. Le rappel à Kinshasa de ce dernier et d’autres officiers de police n’est selon lui, qu’une mascarade.
La population du Nord-Kivu réclame la fin de l’état de siège, le retour d’autorités civiles et le recentrage des militaires sur le front. « La solution n’est pas de laisser les militaires gouverner la province », insiste le jeune homme.
La commission ministérielle a rencontré des responsables civils et militaires à Goma. Dans un communiqué, son chef Peter Kazadi, a révélé un bilan alourdi à 51 morts. Il a promis une prise en charge des victimes et des funérailles dignes.
Néanmoins pour la population, cette commission semble avant tout vouloir protéger les hauts responsables. La colère et le désabusement restent vifs après ce massacre injustifiable.
Yannick Warangasi