Les Imbonerakure (membres de la Ligue de jeunes du parti CNDD-FDD, ndlr) demandent une contribution obligatoire aux habitants des communes de la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi, ndlr) pour la semaine dédiée aux vétérans de guerre au milieu des inquiétudes de la population concernant la collecte de fonds lié au harcèlement et à l’intimidation.
Le secrétaire du parti présidentiel à Cibitoke annonce que des enquêtes sont en cours pour débusquer les personnes qui extorquent la population. En novembre, l’ancien mouvement rebelle hutu organise une semaine dédiée à ses combattants. Un événement décrié par d’anciens militaires et rebelles d’autres mouvements armés.
Les membres de la Ligue de jeunes du parti présidentiel à travers les six communes de la province de Cibitoke font le tour des villages de la zone pour collecter l’argent des habitants afin de préparer la célébration de la semaine dédiée au combattant qui débute le 16 novembre chaque année.
“Pour les commerçants qui ont des boutiques et des kiosques ainsi que pour les chauffeurs de mototaxis et les chauffeurs de bus de transport en commun, les sommes perçues varient et se situent entre 10 mille et 30 mille”, indique un membre du parti présidentiel.
Un motard-taxi si furieux déclaré :
« Ce qui est très choquant, c’est le fait que les sommes perçues ne soient pas proportionnelles aux revenus de chaque citoyen ».
Les habitants interrogés demandent la suspension des contributions forcées.
Les Imbonerakure menacent les commerçants de leur retirer des étalages qu’ils occupent sur les marchés.
Contacté le secrétaire provincial du CNDD-FDD admet que son parti est en train d’organiser la semaine du combattant qui nécessite des moyens financiers. Il nie toute exigence de cotisation obligatoire et soutient que les cotisations sont « volontaires ».
La semaine consacrée à l’ancien combattant sera clôturée pour cette année le 19 novembre. La cérémonie se déroulera dans la commune et province de Ruyigi (Est). Cette semaine, un événement décrié par les anciens combattants de divers groupes rebelles hutu qui ont combattu l’armée burundaise… selon eux, dominée par les tutsi pendant plus d’une décennie après l’assassinat de Melchior Ndadaye, le premier président démocratiquement hutu élu en 1993, commence chaque année le 16 novembre. C’est la date à laquelle le CNDD-FDD a signé un cessez-le-feu avec le gouvernement de 2003.
Keren Miburo