Le gouverneur militaire ad interim du Nord-Kivu, le Général-major Peter Chirimwami annule l’arrêté du gouverneur civil en congé, l’actuel député national Carly Nzanzu Kasivita, portant désaffectation d’une portion de terre du cimetière de l’ITIG dans le quartier Kahembe en commune de Karisimbi, dans la ville de Goma au Nord-Kivu, sans réellement résoudre l’actuel problème de ce cimetière, où se déroulent les travaux.
En effet, des plaintes ont surgi dans les quatre coins du chef-lieu de la province du Nord-Kivu, en raison des travaux entrepris en ce cimetière. Des voix ont décrié la profanation des tombes, couplée à la spoliation de cet espace.
“Est annulé l’arrêté provincial n⁰01/177/CAB/GP-NK/2021 du 15 avril 2021 portant désaffectation d’une portion de terre de l’ancien cimetière de l’ITIG”, lit-on du lundi 11 mars du gouverneur militaire intérimaire. Cette portion était cédée du domaine public de l’état à celui privé de l’état et par voie de fait, l’autorité provinciale suspend tous travaux sur le site.
La portion de terre dont le gouverneur militaire ad interim fait allusion dans son arrêté, a été cédée à “la Police nationale congolaise pour l’érection de sa bâtiss; la Circonscription foncière de Karisimbi pour la construction de son centre de santé et le quartier Kahembe pour ses bureaux qui y sont déjà implantés de fait”, décrivait l’arrêté du gouverneur civil en congé, qui n’est pas le problème que connait le cimetière.
Le Gouverneur trompe la vigilance
Le Gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le Général-major Peter Chirimwami a clairement annulé un arrêté qui ne constitue pas le problème, en laissant le vrai problème. L’arrêté qu’il devrait annuler, est celui du 02 novembre 2021 du gouverneur militaire rappelé, le Lieutenant-général Constant Ndima Kongba. C’est ici où se trouve l’origine des travaux, qui se déroulent actuellement au cimetière de l’ITIG.
Selon l’arrêté du Lieutenant-général Constant Ndima, en son article 1 : « L’espace Rocailleux à l’intérieur du cimetière de l’ITIG d’une superficie de 89 hectares 25 centimètres est attribué à la société MAKAO SARL pour la construction d’une morgue et d’un atelier funèbre ».
La compensation se trouve inscrite dans l’article 2, du même arrêté du 02 novembre 2021 : “La parcelle de terre SR 3254 de la superficie de 9 hectares 90 ares couverte par le certificat d’enregistrement vol G4/12 Folio 101 attribuée à la société MAKAO en compensation à la province du Nord-Kivu dans la contrée de Sake, est affectée pour l’aménagement d’un cimetière public”. Le Gouverneur militaire ad interim n’a pas resolu le problème, car l’arrêté du gouverneur militaire rappelé est à jour.
D’autres cimetières subissent pourtant des spoliations : les cimetière de Gabiro et celui de Sep Congo ne sont pas épargnés. Ces endroits où se reposaient des êtres chers, sont ciblés par des personnes bien placées dans la société congolaise, pour exploitation pour d’autres fins avec une complicité manifeste des autorités militaires.
En prenant cet arrêté, le Général-major Peter Chirimwami voulait faire taire le cri de détresse lancé par les familles troublées par les travaux de la société Makao. En réalité, la vigilance a été trompée par l’autorité provinciale, qui tient à calmer le jeu et prévenir les troubles, qui peuvent surgir.
Guerschom Mohammed Vicci