Le mouvement citoyen Lutte pour le changement, LUCHA, a dressé ce samedi 6 mai, date commémorative de la deuxième année depuis l’instauration de l’état de siège, un bilan lamentablement négatif de cette mesure exceptionnelle, instaurée par le chef de l’État congolais Félix-Antoine Tshisekedi, surtout sur le plan sécuritaire.
La situation sécuritaire, la cause principale de l’instauration de l’état de siège. Ce mouvement citoyen estime que la situation s’est de plus en plus dégradée sous état de siège qu’avant son instauration. Un tableau sombre de nombre de personnes tuées a été présenté, au-delà du double du chiffre durant la période précédant son avènement.
« Alors que 2 367 personnes avaient été tuées au cours de deux ans précédant l’état de siège, au moins 5 458 congolais ont été tués au Nord-Kivu et en Ituri entre le 06 mai 2021 et le 06 mai 2023 par différents acteurs armés, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu. Ce bilan est une illustration parfaite de l’incapacité de l’état de siège à assurer la protection des civils. », a laissé entendre Moïse Hangi, membre de la LUCHA, lors d’un point de presse animé ce samedi 6 mai à Goma.
Malgré le fait que son instauration avait suscité un bain d’espoirs dans le chef de la population, et contraint plusieurs groupes armés à vouloir déposer les armes, la LUCHA regrette que deux (2) ans après, faute d’un processus adéquat de désarmement, démobilisation et reinsertion, ces groupes armés ont repris les armes et sèment encore terreur et désolation dans différentes entités où ils sévissent.
Cette structure pro-démocratie trouve qu’à lieu et place de renforcer les opérations militaires qui étaient déjà en cours dans les deux provinces, cette mesure est venue « paradoxalement » diminuer l’ampleur de ces opérations. Ceci est consécutive, à en croire la LUCHA, à la nomination des officiers militaires à des fonctions politico-admnistratives, lesquelles ont complètement détourné leur attention des missions régaliennes de sécuriser les territoires et les populations, qui s’y trouvent.
« Plutôt que de reformer et donner des moyens aux Forces armées Congolaises pour les rendre capables de défendre notre pays et son peuple, les autorités congolaises les ont plutôt substituées par des forces armées étrangères, des mercenaires étrangers et des groupes armés locaux. L’armée nationale a ainsi été réduite à une simple force assistée plutôt que d’être renforcée, assainie et réformée. », regrette la LUCHA.
Un autre aspect qui a pris des ailes durant l’état de siège, c’est l’insécurité urbaine dans toutes les deux provinces (Nord-Kivu et Ituri) sous état de siège, avec notamment le phénomène « 40 voleurs » à Goma, couplé aux tueries des citoyens, qui font de va-et-vient sous les regards impuissants des forces de l’ordre et de sécurité.
Pour pallier cette défaillance, la LUCHA propose la démilitarisation des administrations publiques, afin de permettre à l’armée de concentrer tous ses efforts seulement et spécifiquement sur les opérations militaires.
Guerschom Mohammed Vicci